mercredi 29 octobre 2008

La crise de la SF : les vrais raisons

En France on nous dit que la SF est en crise. Et j'en ai vraiment compris les raisons en lisant l'interview de Laurent Genefort sur le site Elbakin. Il s'agit avant tout de ce que nous avons nous autres français une perception dépassée du genre :
- Laurent nous dit que la SF doit avant tout s'appuyer sur les sciences exactes. Or la SF n'a jamais été aussi bonne que lorsqu'elle a traité les sciences humaines : Vance, Farmer, Le Guin, Delany, Silverberg, autant de grands maîtres du genre qui se sont attachés à baser leurs spéculations sur les sciences humaines plus que sur les sciences exactes. Fondation d'Asimov nous parle avant tout de la psychohistoire. Nous sommes ici entre histoire et philosophie. Dune de Frank Herbert évoque l'économie, les sciences politiques et la théologie et non la physique et la biologie. La SF depuis les années 80 a décidé de se tourner plus vers les sciences exactes et de ne plus s'attacher autant qu'autrefois aux sciences humaines. Or si évoquer les sciences exactes est nécessaire, ce n'est pas suffisant. La SF n'est une littérature des technosciences. C'est avant tout une littérature qui a plus parlé de philosophie que de sciences exactes. Et là il y a des milliers de thèmes qui pourraient donner naissance à autant de chef d'oeuvres : le langage, le devoir de mémoire, le rapport de l'homme aux racines, la place de la culture dans la société etc... Et ces thèmes sont bien plus passionnant à mon point de vue que le transhumanisme ou les nanotechnologies.
- Il y a aussi l'idée que la SF est une littérature qui donne à réfléchir sur la société, une littérature qui interroge notre présent. Je pense que demander cela à la SF c'est trop demander de la simple fiction. Le critique américain Jonathan MacAlmont expliquait combien cette préoccupation est une illusion. Les réflexions évoquées par la Sf ne sont que des tropes qui ont peu avoir avec la véritable prospective socio politique. D'autant plus qu'aujourd'hui la lecture des essais parlant de ces sujets s'est démocratisée et que très bonnes tribunes sont publiées dans la presse qui permettent de questionner l'avenir avec des bases beaucoup plus solide que la SF. S'il est une littérature qui évoque ces aspects c'est l'anticipation. Ce n'est pas un sous genre de la SF mais bien un genre à part entière : c'est la littérature du ici et demain alors que la SF reste la littérature du ailleurs et demain. Toute la différence est dans cette localisation spatiale. La SF parle avant tout de l'altérité et de l'humain. Et plus la SF s'éloigne de notre monde et de notre époque plus elle y réussit. C'est sans doute pour cela que la SF n'est pas uniquement une littérature d'idée. Elle ne peut être réduite à cette dimension. C'est aussi une littérature d'image et une littérature d'univers. Les trois composantes sont liées. Mais on a à tort accentué la dimension spéculative alors que les deux autres sont tout aussi importante et ce faisant on a appauvri le genre. Et une SF qui privilégie les idées et tourne le dos aux images et aux univers court le risque de devenir une littérature idéologique. Or idées désignent avant tout les concepts pas les idéologies. Et un concept pour exister a besoin d'être associé à une image. Et l'association des concepts et des images et leur mise en cohésion et en cohérence crée l'univers. Pour parler de manière plus jargonante l'association d'éléments thématiques et d'éléments figuratifs cohérents finissent par créer un super actant monde.
- Laurent évoque aussi le fait que depuis les années 80 on a vu arriver une génération d'auteurs avec un haut niveau spéculatif. Souvent malheureusement le haut niveau spéculatif va de pair avec une piètre narration. Et que la réconciliation des idées et du récit est largement nécessaire. Et la nouvelle génération apparue d'abord en Grande Bretagne à la fin des années 90 et à l'heure actuelle aux USA semble avoir cette préoccupation là. Serait ce pour cela que l'on traîne des pieds pour traduire un certains nombre de représentants de cette génération là (Liz Williams ou Richard Calder ne sont toujours pas traduits, Neal Asher et Adam Roberts commencent tout juste à l'être, quant à des auteurs comme Tobias Buckhell ou Elisabeth Bear, il semble que leur traduction ne soit pas à l'ordre du jour). La Sf c'est d'abord une fiction, un récit. Un récit répondant à des tropes particuliers mais un récit tout de même. Le narration doit l'emporter sur les aspects scientifiques ou sur la volonté de faire la morale. Et ce n'a pas toujours été le cas. Mais les choses semblent s'améliorer.

Il nous faut changer notre représentation du genre pour accepter une SF nouvelle et sans doute mettre de l'eau dans notre vin pour que le genre ait une vie.

vendredi 24 octobre 2008

Critique VO : Beneath ceaseless skies n° 1 et 2

Le nouveau webzine beneath ceaseless skies propose deux nouvelles de fantasy toutes les deux semaines. Le but est d'alterner une histoire de fantasy populaire et un texte plus littéraire.
- Sun magic, earth magic de David D Levine : Une mage du soleil finit par être obligé de coopérer avec un mage de la terre pour sauver un jeune homme victime d'un éboulement. Sur un sujet qui pouvait apparaître au départ comme peu passionnant Levine écrit un texte très sensible sur la coopération entre civilisations diverses et sur la tolérance.
- The sword of loving kindness de Chris Willrich : La poétesse Persimon Gaunt et le voleur Imago Bone sont chargé par le dieu unique de leur monde de convoyer la fameuse épée du titre vers une ville du désert. Il vont découvrir une civilisation peu ordinaire et les pouvoirs tout aussi peu ordinaire de l'épée devraient y avoir un rôle important à jouer. Un texte truculent qui rappelle Vance et Leiber.
- Architectural constant par Yoon Ha Lee : Dans une immense cité qui n'a jamais finit de se construire l'architecte unique et divin, l'Araignée revient vers la ville, événement rare. Que peuvent bien avoir en commun un bibliothécaire, une garde et un mystérieux érudit et surtout comment sont ils liés à la remontée de l'Araignée ? Pourquoi le capitaine de la garde est il si inquiet ? Un texte très littéraire et très ambitieux assez proche du mouvement new weird.

lundi 20 octobre 2008

La high fantasy décodée

Pendant longtemps la high fantasy a proposé un archétype. Aujourd'hui on remarque que le modèle éclate et qu'elle prend de multiples directions.
Le modèle classique des années 70 et surtout 80 était le suivant. Nous avions une civilisation menacée par les royaumes du mal et un héros providentiel, le plus souvent un enfant sauvait le monde en compagnie d'un groupe restreint et représentatif des royaumes du bien. Cet aspect caricatural commence avec Tolkien et a donné quelques réussites. Mais il faut bien voir que derrière il y a un écho de la guerre froide et de son monde divisé en deux blocs. Nous avons donc là une littérature qui défend la primauté du monde capitaliste sur le monde communiste. Bien que Tolkien ait avoué ne pas avoir fait de métaphores dans son oeuvre des critiques avaient assimilé dès les années 60, le Mordor avec l'URSS de Staline.
Avec la chute du mur de Berlin ce modèle devenait caduc. Pourtant on le retrouve encore chez Goodkind, mais transposé d'une manière caricaturale qui frise presque le ridicule. Goodkind ne cache pas ses idées conservatrices. Et de fait il montre qu'il n'est jamais sorti du modèle politico- culturel de la guerre froide ce qui accentue le ridicule de son oeuvre. D'ailleurs il émaille son texte de référence directe à la période. Ainsi le méchant, Darken Rahl est-il le petit père Rahl, allusion au petit père des peuples, surnom se Staline.
Aujourd'hui loin du modèle de la guerre froide, les méchants de fantasy deviennent plus complexes et revêtent des oripeaux multiples : dictateurs, extrémistes politiques, intégristes religieux, chefs criminels. Mais certains auteurs ont choisi de bannir le manichéisme et de proposer des héros qui peuvent avoir une part d'ombre et des personnages simplement humains.

jeudi 16 octobre 2008

Docteur Linebarger et mister Smith

Transhumanisme, animaux élevés à la conscience, astronaute reliés aux intelligences artificielles de leurs vaisseaux. Autant de tropes qui vous sont familiers. Vous allez peut être même penser au nouveau space opera. C'est vrai cela paraît tellement moderne. mais Cordwainer Smith racontait tout cela dans les années 50. Autant dire que c'est auteur était en avance quant au décorum utilisé. Mais à la différence de nombreux auteurs d'aujourd'hui il y a une poésie énorme qui se dégage de ses textes. Au delà de la poésie des mots nous avons une véritable poésie des images.
Smith a un parcours atypique en tant qu'auteur. C'est un véritable personnage.De son vrai nom Paul Linebarger il a une formation de linguiste. Il milite très tôt au parti démocrate et fait carrière dans la diplomatie notamment au Japon. Il sera l'un des conseillers pour les affaires étrangères de JFK. Et pendant tout ce temps il n'a pas cessé d'écrire. Vous imaginez vous une homme politique français écrivant de la SF ?

lundi 13 octobre 2008

Deux précurseurs oubliés de la new weird

Mark S Geston a écrit un petit chef d'oeuvre intitulé chez nous La guerre des thaumaturges(vo: Siege of wonder). Ce roman met en scène un agent d'une organisation appelé le bureau dans un monde ou technologie et magie s'affronte. Le bureau est une organisation d'espionnage du monde technologique dans les régions magiques. On suit un héros aux nombreux états d'âme quant à sa mission.
James Kahn lui au début des années 80 a commis une trilogie totalement folle : Un autre monde hors du temps, Le rire noir du temps et la ronde folle du temps. Dans les deux premiers nous nous retrouvons dans une Californie post apocalyptique. Mais ce monde post apocalyptique est peuplé de créature fantastique (centaures,griffons, vampires etc...) et d'hommes animaux, le tout issus de manipulations génétiques commises dans le passé. Nous avons un monde complètement baroque où Sf et fantasy se mélangent pour donner une oeuvre à la saveur unique. Le troisième tome ne semble rien à voir en commun avec le reste. Nous suivons un archéologue qui dans les années 80 monte une expédition en Colombie suite à la découverte d'une crâne aux incisions un peu étrange. Mais nous finissons par apprendre que le futur présenté dans les deux premiers romans est en fait le passé et qu'il y a eu une sorte de boucle temporelle. Nous visitons des fragments d'univers parallèle, rencontrons une tribu de vampire et découvrons d'étranges vestiges précolombiens.
Ces deux auteurs par leur folie annonce les Miéville, Vandermeer et autre Ford qui sévissent aujourd'hui sous l'étiquette New Weird. Leur réédition serait donc bienvenue et permettrait de comprendre que des récit de SF/fantasy suréels ont déjà existé par le passé. Rien ne se perd, riens ne se créé, tout se transforme.

vendredi 10 octobre 2008

L'édition face à la crise

En France certaines maisons d'édition ont des liens avec des entreprises financière et seront donc à un moment ou à un autre touchées par la crise actuelle. Dans l'ensemble ce secteur a joué le jeu de la rentabilité immédiate qui est aujourd'hui sur la sellette. Deux stratégies s'offrent au secteur :
- Jouer à fond la carte du best seller
- Jouer la carte du long seller. Et c'est cette stratégie qui nous intéresserait le plus, nous autres amateurs de littérature de l'imaginaire. En effet les ouvrages de SF et de fantasy ont une durée de vie relativement longue et peuvent être des sortes de rentes de sécurité pour les éditeurs lassés de prendre des risques inutiles. Mais il est vrai que les circuits de distribution actuelle ne permettent pas de privilégier cette hypothèse.

jeudi 9 octobre 2008

Critique BD : Licorne (Mathieu Gabella et Anthony Jean)

Nous sommes aux 16éme siécle et nous suivons Ambroise Paré, chirurgien royal confronté à un bien étrange mystère. Des médecins sont tués de manière étrange. D'autres que l'on croyait mort sont bel et bien vivant. Ambroise n'a d'autre choix que de s'associer aux Asclépiades, un ordre de médecin qu'il déteste. En effet ceux ci sont partisans de la théorie de humeurs que Paré a toujours combattu. Le chirurgien découvrira d'étranges créatures, les primordiaux, qui se sont alliés aux Asclépiades. Et il découvrira aussi que l'ennemi que combattent les Asclépiades est responsables d'une modification de l'anatomie humaine.
De la fantasy historique qui fait plaisir à lire. Nous sommes en effet bien loin de la confrontation de l'homme et de la faérie qui est devenu depuis quelque temps un des poncifs de ce sous genre. Les auteurs ont en effet choisi de lier le surnaturel et le merveilleux aux coeur des croyances scientifiques de l'époque qu'ils ont choisi de traiter. Nous naviguons entre ésotérisme, philosophie et histoire secrète, le tout saupoudré d'une bonne dose de mystère. Deux tomes sont parus jusqu'à aujourd'hui et si la suite est de ce niveua nous avons là un petit chef d'oeuvre.

lundi 6 octobre 2008

Critique : Outremonde 7

Outremonde est une aventure que je suis depuis ses débuts. C'est un des meilleurs webzines français consacré à l'imaginaire. Jusqu'à présent je n'avais pas été déçu. Mais il faut un commencement à tout. Ce numéro 7 est donc décevant.
Le thème retenue - d'un monde à l'autre - évoquait pour moi space opera, planet opera, univers parallèles, récits de voyage, d'exploration, d'exil, récit sur les mutations sociales et l'évolution des civilisations. Au lieu de cela, je trouve slipstream, contes philosophiques, métaphores. Mais commençons par parler du positif car il y a de bons textes :
- l'homme-télescope d'E-Traym : Un texte à la très forte charge poétique digne des meilleurs Jean Claude Dunyach.
- Ogre des Villes et ogres des champs de Sophie Dabat : un amusant texte de fantasy sur ce que sont devenus les ogres dans notre société. Avec une chute assez ironique.
- Les vérités de Paddy de Kevin Kiffer : une récit d'exil et d'aventure maritime. Un excellent texte de fantasy.
- Sentience de Florent Salem : de la hard science à la manière de Greg Egan. L'enjeu c'est la perception sensorielle absolue à l'aide d'un symbiote artificiel.

Mais le reste m'a nettement moins convaincu :
Reborn d'Anthony Boulanger : ça avait pourtant bien commencé. Un récit d'exploration spatiale à la manière d'arthur C Clarke mais ça se gâte avec le chute métaphorique et lourdingue qui plombe le texte.
Le syndrome de Victor de Sylvain Lasju : du slipstream à la limite de la littérature générale. Pas très intéressant. Je ne vois vraiment pas où est l'imaginaire dans ce texte.
Paul O Coste de Nicolas Hel : encore du slipstream. Le plus puissant empathe de le terre provoque une catastrophe. C'est traité à la manière d'un des plus mauvais romans de Robert Silverberg, l'oreille interne. Mais là c'est une nouvelle. C'est sombre et ça se complet dans la noirceur.
Le chant des dunes de Aurélie Ligier : Un joli petit compte philosophique très ennuyeux à lire.
Le grand Moudzou : L'univers intérieur encore et encore. Cette fois ci c'est celui de l'enfance et la manière dont l'enfant transforme la réalité par le jeu. Mais encore une fois ce n'est pas très concluant.
La fable de Babylone de Michael Moslonska : un récit d'anticipation sur l'immigration clandestine. C'est bourré de poncifs et c'est plutôt pénible à lire.

Où sont donc les petites merveilles dont Outremonde avait le secret ? Ces textes finement ciselés qui vous scotchait sur votre chaise. J'ai comme l'impression qu'il y a eu des changements dans le comité de lecture. Cette prédominance de textes intimistes est assez peu dans la manière de ce qu'avait fait Outremonde jusqu'à présent. Je serais presque tenté de dire un numéro à oublier, un numéro loupé. Ca arrive. Sur un thème classique, à vouloir privilégier l'originalité on risque de franchir la ligne rouge et publier des textes plus expérimentaux au détriment de petites mécaniques bien huilées qui malgré leur classicisme peuvent très bien fonctionner. J'ose espérer que ce n'est qu'un incident de parours pour un zine qui jusqu'à présent avait fait un parcours sans faute.

La paranormal romance ou la stratégie du rouleau compresseur

Outre atlantique, la paranormal romance balaie tout sur son passage. En moins de deux ans ce sous genre s'est retrouvé centre de gravité de la fantasy d'exploitation. Il continue à tout renverser sur son passage. Aujourd'hui Ace ne publie quasiment plus de space opera militaire qui représentait sa base d'ouvrages populaires. Mais par contre la paranormal romance occupe une place de plus en plus importante dans leurs sorties récentes.
On peut penser que le développement de ce sous genre répond à une stratégie de cheval de Troie. Pour être présent dans le rayon livre des Walmarts les éditeurs spécialisés ont publié ce sous genre connu pour jouir plutôt d'un public féminin : le public des supermarché justement. On a surfé sur les goût des jeunes femmes. Le succès de série comme Charmed ou Buffy ainsi que celui de Harry Potter ont déterminé quel genre devait occuper le coeur des catalogues pour accroître sa présence au sein des supermarché américain. Mais à jouer ce jeu l'édition américaine va sans doute trop loin. Elle va se couper d'un certain nombre de lecteur et notamment d'une partie de sa base. Il est bon de voir que certains éditeur comme Bantam Spectra sont plus prudent et essaie d'équilibrer oeuvres ambitieuses et populaires dans leur catalogue et que la paranormal romance y est plutôt faiblement représenté (3 ou 4 auteurs dont Kelley Armstrong).
On ose espérer que ce sous genre n'envahisse pas l'imaginaire d'exploitation au point que l'on soit obligé de se tourner vers la small press pour pouvoir se procurer une fantasy épique de qualité ou un bon space opera populaire. Ce n'est pas encore le cas mais si ce genre continue à progresser avec la finesse d'un bulldozer où s'arrêtera-t-il ?

jeudi 2 octobre 2008

Le messie venu de Berkeley

Si il est un auteur qui a influencé durablement la SF française c'est bien Philip K Dick. Le thème de la réalité truquée a été usé jusqu'à la corde dans notre beau pays dans les années 70 et 80. Michel Jeury a été le premier a en user. Mais si on lit le volume de la grande anthologie de la SF française consacrée à cette période l'on se rend compte qu'il n'a pas été le seul à en user. La majorité des français à l'époque parlaient de ce thème. Les années 80 ont continué le mouvement. Si on lit l'anthologie Superfuturs de PHilippe Curval l'on se rend compte à quel point Dick est devenu la quasi unique référence anglo saxonne en matière de SF, remisant au placard tous les autres grands maîtres du genre. Si l'on peut tout de même trouver aussi la trace de Ballard, de Brunner ou de Spinrad on ne trouve aucune trace de certains autres auteurs de la new wave comme Le Guin, Zelazny ou Delany. On retrouve l'ombre de Dick jusque dans un roman comme Ombromanies de Jean Pierre Hubert qui commence par nous présenter une société baroque et qui finit dans la rélaité truquée.
Dick est devenu pendant un temps une sorte de prophète du genre. L'auteur américain était certes en rupture avec la Sf de son temps. Mais il était surtout un voix singulière un peu hallucinée par certains cotés. J'oserais même dire qu'il ne représentait que lui même et mettait en scène ses obsessions et ses psychoses à travers la SF. Qu'il ait été pendant un temps une référence majeure l'on veut bien l'admettre. Mais il est resté un peu trop longtemps la référence.