samedi 26 décembre 2009

Il faut sauver le soldat science fiction

Il n'échappera à personne aujourd'hui que la fantasy fonctionne mieux que la SF. Interrogeons nous sur ce déclin relatif de la SF :
- Le post modernisme : aujourd'hui la mode est à la rupture. Rompre avec les idéologies mais aussi rompre avec la littérature, la narration, les sciences humaines. Il faut déconstruire. Ne plus se placer dans la continuité de ceux qui nous ont précédé.
- Le paradigme technologique si l'on en croit Régis Debray est en train de devenir un paradigme de droite alors que pendant longtemps il a été un paradigme de gauche. Du cas Dantec jusqu'au thème du transhumain on se rend compte qu'une partie de la hard science devient une littérature de droite. Les exceptions (Egan, Reynolds, Watts) sont une sorte de chant du cygne, les hérauts d'une mort annoncée qui en écrivent les dernières belles pages tout en cédant malheureusement aux sirénes du post modernisme.

Comment sauver la SF :
En réconciliant sciences humaines et sciences exactes. Aujourd'hui l'approche anthropologique a tout pour être la voie royale que ce soit pour explorer les futurs proches ou lointains. Il y a des signes avant coureurs de ce changement : l'anthologie Shine de Jetse de Vries traitant des futurs proches de manière optimiste par exemple. Et dans des revues comme Interzone ou Asimov's on fait la part belle aux récit privilégiant l'approche anthropologique. Bref il faudrait traduire chez nous des auteurs comme Elisabeth Bear ou Liz Williams au lieu de la sempiternelle hard science. Cette volonté de résistance à un certain abatardissement avec la fantasy exprimé par l'introduction des sciences humaines affichée par une partie du milieu est des plus malvenue. Ils ratent une occasion historique.

mercredi 2 décembre 2009

Le sense of wonder et la nature ludique des littératures de l'imaginaire.

La science fiction et la fantasy sont souvent considérées comme des littératures pour adolescents attardés. Nous pouvons nous demander si cet état de fait n’aurait pas quelque chose à voir avec une éventuelle nature ludique de ces littératures. En effet Freud nous dit : “ L’occupation la plus chère et la plus intense de l’enfant est le jeu. Peut - être sommes nous autorisé à dire que chaque enfant qui joue se comporte comme un poète dans la mesure où il se crée un monde propre.” Et le psychanalyste rajoute plus loin : “ L’opposé du jeu n’est pas le sérieux mais la réalité.” Nous allons ici envisager un type particulier du jeu : l’enfant dans sa chambre s’invente une histoire, un monde et la fait interpréter à l’aide de jouets - figurines, maquettes, peluches. On peut se demander si l’enfant n’a pas le même comportement que l’auteur de science fiction ou de fantasy. Ce dernier en effet crée une véritable construction intellectuelle en tout point comparable à jeu de construction et il y place divers éléments à qui on pourrait donner la nature de jouets. Nous verrons donc comment le récit imaginaire peut être assimilé à ce jeu de construction. Nous étudierons la nature des jouets utilisés et comment ils sont articulés avec la structure assemblée par l’auteurs. 1- Les littératures de l’imaginaire un jeu de construction. Chez l’enfant le jeu présuppose un passage du je au il (ce que l’on appelle un débrayage énonciatif). Or les littératures de l’imaginaire présentent des récits se déroulant dans des lignes spatio temporelles alternatives connectées ou non avec notre réalité. L’auteur en se projetant dans cet espace temps alterisé commet un acte comparable à un débrayage énonciatif. Venons en au jeu de construction lui même. Le sémioticien Nicolas Couégnas a défini une typologie du jeu de construction que l’on peut utiliser pour définir notre objet. Le jeu de construction va donc se définir par ce qu’il appelle des moments d’unité. Nous aurons donc des moments d’unité : - Plastique : l’on s’intéresse uniquement à la compatibilité entre formes - Pragmatique : les différents éléments auront entre eux des relations hiérarchiques - Eidétique : l’on crée un objet identifiable - Sémantique : la cohérence des éléments est dictée par les règles d’une univers particulier, porteur de sens. Les briques que l’auteur de fiction imaginaire va emboîter ce seront des éléments figuratifs. Nous trouverons d’une part des éléments spatiaux et temporels, d’autre part des éléments socioculturels. La construction obéira principalement à des moments d’unités pragmatiques, sémantiques et eidétiques. Sémantiques car le récit va créer son propre contexte et ce contexte sera créé par la juxtaposition d’éléments figuratifs, pragmatique car l’univers crée se doit d’être cohérent, eidétique enfin car pour que l’on puisse se l’approprier l’on doit pouvoir en donner une vision d’ensemble. 2 Les jouets L’auteurs va manier deux types de jouets. - D’une part les jouets actoriels : Ce sont les personnages du récit. Notons que l’auteur de littératures de l’imaginaire n’est pas le seul à manier ses personnages comme des figurines dans un décor. C’est le cas de toute la littérature populaire qui privilégie l’action, donc un récit centré sur la narration qui s’embarrasse peu d’autres considérations. - Il existe un deuxième type de jouets propre aux littératures de l’imaginaire. Nous les appelleront les jouets figuratifs. Il s’agit des éléments de l’imagerie propre à chacun des trois genres de l’imaginaire. Ces éléments d’imagerie vont former le niveau superficiel de la figurativité du texte. Chaque genre à donc son imagerie propre : la science fiction (le vaisseau spatial, le robot, l’extra terrestre, le mutant, l’intelligence artificielle...), la fantasy (le dragon, le magicien, l’elfe....), le fantastique (le vampire, le loup garou...). Mais la comparaison avec le jouet et notamment l’univers des figurines ne s’arrête pas là. En effet l’auteur peut créer une véritable conversion à partir de différents éléments d’imagerie. Il peut aussi customiser un éléments déjà existant en le rendant méconnaissable. Et enfin il peut utiliser un jouet d’un des trois genre dans un autre en le customisant. Mais ces jouets vont également faire partie des briques du jeu de construction. Ils vont former le niveau superficiel de la suite figurative. Pour s’approprier le récit le lecteur lui aussi devra se livrer à un acte de débrayage énonciatif. C’est cet acte de débrayage qui va faire passer le lecteur du statut de simple assistant à celui d’assistant participant si nous suivons la typologie des différentes catégories d’observateurs de Jacques Fontanille. La première chose à laquelle va se heurter le lecteur c’est justement l’imagerie. Nous pouvons comparer le récit imaginaire à une citadelle assiégée. Les jouets figuratifs forment le premier niveau de défenseurs. Et lecteur s’il veut prendre l’oeuvre-citadelle doit se les approprier. C’est une fois qu’il réussi à contrôler ce premier niveau qu’il pourra s’immerger dans l’univers créé par l’auteurs. Dans le ça contraire il y aura rejet de l’oeuvre. En fait on pourrait presque dire que l’auteur a effectué une action de codage et que lecteur doit décoder pour comprendre. Le lecteur va en effet se retrouver face à l’univers de l’auteur projeté sur un écran du paraître. Le lecteur devra donner vie au texte, donner un être à ce qui n’est que paraître. C’est d’ailleurs dans cette opposition être / paraître que se trouve la base du rejet pour la SF. Celui qui rejette le genre n’y voit que les apparences chères à Platon. Tandis le lecteur de SF lui va s’efforcer de croire à la réalité de ce monde des apparences. Nous avons posé le décor et les acteurs. Maintenant nous allons voir quelles sont les règles du jeu. Le jeu d’enfant mentionné plus haut est un jeu fiction dans lequel l’enfant metteur en scène va créer des interactions entre différents jouets qui sont tous censés jouer un rôle. L’auteur de littérature de l’imaginaire, lui va créer des interactions entre les différents jouets qu’il met en scène. Ces programmes narratifs vont permettre aux acteurs d’être en conjonction ou en disjonction avec des objets de valeurs. Certains jouets ont une valeur multiple. En effet l’extra terrestre ou le mutant par exemple sont à la fois des éléments d’imagerie et des personnages. En tant qu’éléments individuels ils sont acteurs mais lorsqu’ils sont pris de manière collective ils deviennent jouets figuratifs. L’auteurs de littérature d’imaginaire possède une grande lattitude d’action. En effet les interactions qu’il crée ne sont pas limitées par la mimésis. La seule frontière à son action c’est le respect de la cohérence de son univers. Cette particularité peut l’amener à fréquenter les sentiers de l’improvisation surtout s’il a créé un univers extrêmement riche en acteur et en éléments d’imagerie. 3 - Et le sense of wonder dans tout ça. Les jouets figuratifs en tant que niveau superficiel de la suite figurative sont reliés à tous les autres éléments de ce niveau du texte. Si l’on admet que tous les éléments figuratifs, toutes ces briques patiemment assemblées forment un super actant, les jouets en seront les éléments qui vont en assurer la cohérence. Ce seront eux notamment qui vont provoquer l’effet d’émerveillement. Ce sera d’autant plus vrai que les personnages seront régulièrement en interaction avec eux et qu’ils feront l’objet de nombreux programmes narratifs. On remarquera que chez les auteurs de science fiction qui minimisent les jouets ou qui se refusent à les utiliser nous aurons pas d’effet de merveilleux. Bien souvent d’ailleurs le récit se limitera à des tensions entre personnages (le roman “Au bout du labyrinthe” de Philip K Dick en est un bon exemple). Nous nous rapprocherons de la littérature générale. Lorsque le critique Joseph Altairac nous dit que le futur lointain favorise le sense of wonder, nous pouvons l’expliquer par notre théorie. En effet ces textes là les éléments d’imagerie vont abonder et créer un émerveillement accru. Dans le fantastique les éléments d’imagerie évoluent dans un monde qui est le notre provoquant l’émerveillement par le contraste entre une réalité prosaïque et un élément surnaturel qui vient la remettre en cause. Aujourd’hui le fantastique traditionnel est remplacé par une forme de fantasy qui va traiter de notre monde à la manière d’un monde secondaire. En effet au lieu d’un élément surnaturel on va y trouver un continuum d’éléments qui vont provoquer un décalage entre notre monde et son reflet fantastique. On peut voir là, que les lecteurs d’aujourd’hui ont besoin de ce merveilleux. Enfin le merveilleux est indissociable de la fantasy. En effet on y trouve un véritable catalogue de jouets fabuleux. beaucoup d’auteurs arrivent même à créer les leur propre. Curieusement si ce genre est plus vendeur que les deux autres c’est peut être parce que c’est le plus vivant et celui où les jouets peuvent encore surprendre. Il est clair que depuis le milieu des années 90 la fantasy évolue et se détourne des schémas archétypaux sur lesquels elle s’était appuyée jusque là. Et que c’est depuis ce moment qu’elle connaît une ascension croissante dans le cœur des lecteurs. Pour paraphraser Freud nous dirons que l’opposé de l’imaginaire n’est pas le sérieux mais la réalité. Or la présence des jouets figuratifs est rebutante et l’effet de merveilleux qu’ils apportent est contraire à la réalité. Or il est clair que l’aspect ludique va - être beaucoup plus visible pour celui qui rejette le genre que pour l’amateur éclairé qui lui sait s’approprier un monde différent. Et c’est justement ce coté ludique qui va amener le merveilleux. Et ce n’est peut être pas un hasard si le jeu de rôle a engendré tout une génération d’auteurs de fantasy et quelques auteurs de SF. Ces gens là connaissaient un certain nombre de mécanismes ludiques. Ils n’ont fait que les appliquer à la littérature.

samedi 28 novembre 2009

Imaginaire, censure et religion

On peut observer que c’est dans les pays à majorité protestante comme les pays anglo - saxons, l’Allemagne ou l’Europe du nord que les littératures de l’imaginaire se sont le plus développées. De même en France les périodes d’expansion de ces genres comme les années 50 ou les années 70 correspondent à des périodes de déchristianisation de notre pays. Le retour en force de ces littératures dans les années 90 arrive quant à lui à un moment où la société française a achevé sa laïcisation. Nous sommes donc en droit de nous poser une question : l’église catholique et plus précisément le lobby chrétien conservateur ont - ils directement ou indirectement joué un rôle dans les difficultés qu’ont rencontré les genres de l’imaginaire pour se développer en France ?
Pour y répondre nous allons nous pencher sur les rapports qu’ils ont entretenu avec la censure.

1 - De l’affaire Moselli à la seconde guerre mondiale.

Le 25 mai 1925 les éditions Offenstadt sont condamnées par le tribunal correctionnel d’Amiens pour avoir publié dans les colonnes de leur revue Science et Voyages une contre utopie de José Moselli, la fin d’Illa. Le motif : perversion de la jeunesse. L’accusateur est un certain abbé Calippe, directeur du grand séminaire de Bordeaux. Faut - il voir dans ce verdict, comme le dit Jacques Van Herp, que la littérature de science fiction était jugé négative lorsqu’elle s’écartait du positivisme ? C’est peu probable. La première guerre mondiale est passée par là, et la science est considérée comme étant plus nuisible que positive. Donc la charge antiscientifique de Moselli, aurait dû être plutôt bien accueillie parce que dans l’air du temps. Jacques Van Herp reconnaît d’ailleurs que ce n’était pas la première fois que Science et Voyages était la cible des censeurs. Les causes sont à chercher ailleurs.
En 1928, un certain Abbé Béthléem publie «roman à lire, roman à proscrire». Ce prêtre, par ailleurs xénophobe et antisémite, y déclare la guerre à une certaine littérature populaire et, bien entendu, la littérature d’imagination est en première ligne. Par exemple voici ce qu’il dit à propos de Maurice Renard :
«Ses ouvrages versent volontiers dans le roman-feuilleton, et manquent parfois
de psychologie et de style. Mais ils dénotent par ailleurs du talent : Le
docteur Lerne, sous-dieu
(roman scabreux et parfois ignoble ; des
métamorphoses) ; Suite fantastique (des envoûtements ; scabreux) ; Le péril
bleu
(choquant) ; Les mains d'Orlac ; L'homme truqué (honnête) ; Lui ?
(roman policier excellent ; pas pour lecteurs trop jeunes).
Le défaut des ouvrages de ce genre est de négliger tout ce qui fait la
réelle grandeur de l'homme, et d'enlever à la philosophie ce qu'on accorde
au mécanisme.»
Laissons encore la parole au terrible abbé :
Sur Jean de La Hire :
«Jean de La Hire, de son vrai nom Adolphe Lepic, ancien éditeur parisien, né à Banyuls-sur-Mer en 1882. Romans d'aventure, de passion, et de mauvaises moeurs.»
Sur John Antoine Nau :
«John-Antoine Nau, de son vrai nom André Touquet (1873-1918). Un jeune cerveau chaotique qui obtint en 1903 le Prix Goncourt pour son roman La force ennemie.
Cette oeuvre étrange met en scène un fou qui se sait fou, c'est à dire possédé par une force ennemie, une âme tombée d'un astre lointain! La Gennia est "la plus
détestable et la plus folle histoire de revenants que l'on puisse concevoir." (Jules Bois). Christobal le poète est nauséabond.»
Dans le même esprit notre bon prêtre trouve «La mort de la terre de Rosny Aîné immoral (curieusement il juge inoffensif les navigateurs de l’infini, ce qui dénote un certain manque de cohérence.). Seul Jules Verne trouve grâce à ses yeux, en raison du caractère pédagogique et édifiant de son oeuvre.
Cela pourrait paraître anecdotique si l’ouvrage de l’Abbé Béthléem n’avait pas connu un réel succès tant en France, qu’en Belgique, en Suisse ou même au Québec. Il fut même une référence pour toute une génération de bibliothécaires et de libraires. En effet l’abbé avait déjà acquis une certaine célébrité dans ce milieu en publiant toute une série de revues bibliographiques dont les plus connues sont «roman revue» et «la revue des lectures» où il passe à la moulinette la littérature chaque semaine. C’est dans ces colonnes et dans celles de quelques autres revues qu’il débuta sa croisade contre la littérature populaire dans les années 10. Et il ne cessera pas ce combat jusqu’à sa mort en 1940 La prose de l’Abbé Béthléem a eu un réel impact à l’époque d’autant plus que les revues qu’il publiait étaient extrêmement prisées d'un vaste public. Et ce travail de sape a convaincu bien des esprits des dangers d’une grande partie de cette littérature populaire. Mais l’Abbé Béthléem n’est que la partie émergé d’un iceberg. Il n’est d’ailleurs qu’un réactionnaire modéré, plus modéré qu’un grand nombre de ses lecteurs si l’on en croit Harry Morgan(1). Au début du 20éme siècle prospèrent, en effet, de nombreuses ligues de moralité qui généralement disposent de leur propre organe écrit. Il est plus que probable que les juges d’Amiens connaissaient cette prose empoisonnée et qu’elle les a grandement influencés dans leur verdict à l'encontre des éditions Offenstadt. L’accusation de perversion de la jeunesse n’est d’ailleurs pas nouvelle. Ce sont les propos qu’utilisait l’église catholique au XIX é siècle pour condamner le roman en général. Il faut remarquer que dans cette accusation, on retrouve la confusion qui fait des littératures de l’imaginaire des littératures forcément liées à l’enfance et à la jeunesse. Or la revue Science et Voyages s’adressait plus aux adolescents qu’aux jeunes enfants. Il est certain que ce qui gênait le lobby catholique ultra dans le texte de Moselli, c’est que c’était un texte résolument adulte. Et ce lobby ne souhaitait pas l’émergence d’un imaginaire adulte, qu’il s’agisse de merveilleux scientifique ou de merveilleux tout cours. Ce verdict aura un impact sur les éditeurs et les auteurs. La revue Science et Voyage attendra 1928 pour publier à nouveau un texte de science fiction.
Il ne faut donc pas s’étonner que, comme le dit Serge Lehman, seuls quelques thèmes(fin du monde, guerres futures, monde perdu,savant fou, homme ou animal truqué) soient traités par les auteurs de proto science fiction, dont certains sont largement dépassés sur le plan conjectural. D’ailleurs si l’on analyse plus finement, l’on se rend compte qu’à coté d’un thème largement dépassé (le monde perdu), les autres thèmes cités précédemment sont plus que tendancieux. En effet le thème de la guerre future sert souvent de prétexte à des délires racistes, xénophobes ou même antisémites, les ennemis potentiels présentés étant les Asiatiques (le fameux péril jaune), les Africains ou les Israélites. Le savant fou ramène au rejet de la science et au delà à celui du modernisme et souvent à une idéologie réactionnaire. La fin du monde permet de basculer vers des utopies survivalistes et l’homme truqué mène très souvent au surhomme. On le voit, il s’agit de thèmes très marqués à droite. Quand on connaît la place qu’occupait l’église catholique dans l’échiquier des forces en présence à cette époque cela n’est guère surprenant. Ce sont les thèmes qui font le plus appel à l’imagination qui sont délaissés : voyage dans l’espace, voyage dans le temps, univers parallèles, uchronie, futur lointain. Il n’est pas étonnant non plus que la fantasy malgré des terreaux favorables (roman préhistorique, thématique du monde perdu, surréalisme), n’ait jamais réussi à apparaître en tant que genre. La peur de la censure rend les auteurs frileux et les plus créatifs savent qu’ils n’ont plus aucune chance d’être publiés, les éditeurs ayant peur que l’arrêt Offenstadt fassent maintenant jurisprudence. Et de fait la censure veille. Elle empêche la publication de ces “fadaises qui corrompent les jeunes esprits”(2). Cette censure qui résulte de l’arrêt Offenstadt fait tout pour maintenir cette littérature d’anticipation dans le domaine de la littérature jeunesse et veille surtout à ce que les enfants ne sortent pas d’un moule préétabli. Il est étonnant que la justice de la république laïque se soit fait à tel point prendre en otage par le lobby chrétien conservateur.
Il faut remarquer aussi que durant toute la première partie du 20 é siècle, à cause de l’indigence financière des municipalités les bibliothèques municipales sont plutôt mal entretenues et peu fréquentées. La lecture publique est assurée par des bibliothèques populaires, qui sont pour la plupart des bibliothèques catholiques qui défendent les “bons livres”, comprendre des ouvrages moraux , pédagogiques ou édifiants. Les ouvrages appartenant à un quelconque genre de l’imaginaire (science fiction naissante ou fantastique) avaient fort peu de chance de se trouver sur leurs rayonnages. La banalisation de ces genres auprès d’un grand public ne pouvait donc pas s’effectuer.

On le voit la mainmise du lobby chrétien conservateur est grande sur les esprits du début du 20é siècle, très présente d’une part dans une critique influente et d’autre part par le contrôle quasi total de la lecture publique.


2- De 1945 à 1980.

En 1949 le lobby chrétien conservateur va trouver des alliés totalement inattendus, les communistes. En effet ceux - ci présentent une proposition de loi sur les publications destinées à la jeunesse. La défense de la moralité n’y est qu’un prétexte pour interdire la publication de production américaine (guerre froide oblige). Le texte propose également d’ailleurs un quota de 75 pour cent de production française.
Mais voilà, ce n’est pas la première fois qu’un tel projet voit le jour. Le régime de Vichy avait déjà préparé un projet de ce type pour contrôler les publications pour la jeunesse. Mais celui - ci n’avait pas pu voir le jour. Au premier rang des accusés, la bande dessinée, et notamment lorsqu’elle aborde, la science fiction ou la fantasy.
Toujours est - il que la droite libérale, influencé par le Cartel d’action morale et sociale, principale ligue de moralité de l’époque durcit le texte lors du débat parlementaire. Le principe des quotas disparaît. Le texte est voté, mais les communistes pourtant à son origine votent contre pour contester le retrait du principe des quotas.
Le principal outil créé par cette loi est une commission de contrôle. Les catholiques y sont sur - représentés. Non seulement des représentants de mouvements de jeunesse catholique y siègent (au même titre que des représentants de mouvements laïques ou communistes), mais on y trouve aussi des représentants d’associations de défense de la famille dont la plupart sont proches de l’église catholique et surtout de sa branche la plus rétrograde et réactionnaire. L’unanimité n’existe pas dans la commission, tantôt c’est un des trois camps en présence(communiste, laïque ou catholique) qui prend le dessus, tantôt un autre.
Les attaques contre la bande dessinée de science fiction faites par la commission sont plus le fait des catholiques que des communistes. En effet les communistes publiaient dans leur illustré, Vaillant, des BD de science fiction comme les pionniers de l’espérance. Mais que reproche la commission à la science fiction? La bande dessinée de science fiction constitue « une grave démoralisation de la jeunesse car, sans méconnaître la possibilité d'une utilisation néfaste des conquêtes de la science, on ne saurait oublier le but essentiellement altruiste de celle-ci » (3). Bref, nous avons là, un hymne au positivisme, sans doute expression d’un soit disant humanisme chrétien (qui rejoint finalement les positions de l’Abbé Béthléem). Mais la commission va plus loin et dévoile ses batteries . La science fiction est surtout accusée de faire rêver. Et pour la commission, il s’agit là d’un crime impardonnable. Une littérature qui fait rêver ne peut être que « démoralisante pour les jeunes lecteurs parce qu'elle méconnaît la réalité quotidienne »(4) . Et c’est là, en fait la notion même d’imaginaire qui est attaqué. L’on retrouve la vieille idée de l’imaginaire blasphématoire. Bien sûr les arguments religieux ne sont pas avancés. Le détournement de la réalité quotidienne, avancé comme argument, cache surtout la peur que l’imaginaire détourne les jeunes de la pratique religieuse, qu’il ne devienne une nouvelle soupape de sécurité pour les individus remplaçant l’ancienne, c’est à dire la religion. La commission dit aussi, toujours à propos de la BD de science fiction : «Les images de robots, de monstres, de lasers, etc. sont traumatisantes, cauchemardesques, hideuses, horribles, susceptibles de provoquer un sentiment d'épouvante »(5) . On assimile l’imagerie traditionnelle de la science fiction aux visions infernales. Les robots et les extra terrestres y remplacent les démons. On le voit bien, ce dernier argument est totalement d’inspiration religieuse : la science fiction est la culture du diable. La commission est allée jusqu’à obliger les éditeurs d’illustré à supprimer de leur colonne toutes productions appartenant au merveilleux ou à l’imaginaire.
La plus fameuse affaire de censure à cette époque, fut celle dont furent victime les éditions LUG, qui avaient osé publier un magazine consacré aux super - héros de la Marvel: Fantask. La commission a fait interdire ce magazine après sept numéros. la raison : «Cette publication est extrêmement nocive en raison de sa science fiction terrifiante, de ses combats de monstres traumatisants, de ses récits au climat angoissant et assortis de dessins aux couleurs violentes. Et l'ensemble de ces visions cauchemardesques est néfaste à la sensibilité juvénile”(6). Ici aussi nous retrouvons les visions infernales évoquées précédemment . Et ces visions ne peuvent que corrompre les jeunes qui s’intèressent à ces BD, provoquant de graves troubles psychologiques. La commission n’est pas compétente pour émettre des avis de cet ordre puisqu’aucun experts, psychiatres, psychologues ou même sociologues, sérieux n’y siègent Nous retrouvons, en fait, formulé différemment l’accusation de perversion de la jeunesse auquel on a essayé de donner une justification pseudo scientifique mêlée à des arguments crypto - religieux. La boucle est donc bouclée.
Si la BD est attaquée cette fois - ci, curieusement, la littérature sera épargnée.
Mai 68 arrivera à point pour les genres de l’imaginaire. La censure va s’assouplir pour répondre aux besoins de la société. La science fiction et la fantasy vont envahir les librairies dans les années 70. Mais malheureusement la bête, n’était pas morte, et allait changer et ses moyens d’action et ses cibles.


3- Des années 80 à nos jours.

Dans les années 80, le lobby chrétien conservateur a une grande peur : celle de la laïcisation de la société. Et donc pour l’éviter, il va tout mettre en oeuvre. Et encore une fois la culture de l’imaginaire va être la première visée.
Mais les méthodes vont changer. Plus question de censure au sens classique. La société l’accepterait plus difficilement. Le lobby chrétien conservateur dispose d’une machine éditoriale : le groupe Média Participation, connu aussi sous le nom de groupe Ampère. Cet empire de presse et d’édition va se lancer dans une croisade : moraliser la bande dessinée. Il va racheter Dargaud, après une O.P.A. inamicale. Dargaud publiait à l’époque la collection Récits Fantastiques où l’on trouvait notamment Bilal et Caza, ainsi que la série Le Vagabond des Limbes de Goddard et Ribéra. Les deux premiers auteurs cités trouveront refuge aux Humanos tandis que Goddard et Ribéra créeront leur propre structure.
Les année 80 voient aussi déferler sur les petits écrans les dessins animés japonais dont la plupart sont liés à la SF ou au fantastique. Une campagne de lobbying bien orchestrée par des associations familiales va finir par payer et les voir petit à petit disparaître des écrans au profit d’insipides sitcoms. Ces même associations s’acharnent contre le jeu de rôle et n’hésitent pas à exploiter un certain nombre de fait divers pour atteindre leur but. On se souvient notamment comment la profanation de Carpentras a été honteusement exploitée. Elles savent particulièrement bien s’accaparer les médias ce qui renforcent leur message. Le but est ici de supprimer les points d’entrée dans la culture de l’imaginaire pour empêcher cette culture de se développer.
Finalement la laïcisation de la société aura bien lieu, et la culture de l’imaginaire finira par relever la tête. Dans les années 90, les attaques vont peu à peu cesser.

En guise de conclusion.

Ce message moralisant aura donc eu moins d’impact que le lobby chrétien conservateur l’aurait voulu, heureusement pour nous. Pourquoi cette réaction de l’église face à l’imaginaire ? Tout d’abord, toute notion d’imaginaire a été pendant longtemps considérée comme blasphématoire. En effet seul Dieu est capable de créer, et l’homme ne doit pas se substituer à lui. En second lieu, la culture de l’imaginaire remet en cause les certitudes chrétiennes. La SF développent des thèmes totalement en contradiction avec la tradition religieuse. Par exemple celui de l’extra terrestre vient remettre en cause la création de l’homme à l’image de Dieu. La fantasy elle, fait souvent appel souvent à des notions issues des paganismes ou de la philosophie et donc ne peut que choquer des esprits chrétiens. Surtout que jusqu’au concile Vatican 2, la bible était encore interprétée littéralement par de nombreux dévôts. Donc pour les esprits les plus pieux s’intéresser à l’imaginaire c’était nier la religion. Il convenait donc pour la frange la plus conservatrice et la plus rétrograde des milieux catholiques de protéger la société des tentation de l’athéisme, de l’agnosticisme et du paganisme que pouvait représenter cette culture qu’elle ne connaissait pas. Bref la culture de l’imaginaire lui faisait d’autant plus peur que l’église se considérait comme gardienne de la morale et guide de la société. Cela était vrai d’autant plus que le catholicisme n’avait pas digéré tant la loi de 1905 sur la séparation de l’église et de l’état, que que la loi Jules Ferry sur l’école laïque qui lui retirait son monopole sur la formation de la jeunesse. Heureusement l’église a aujourd’hui bien changé et se cantonne à un rôle spirituel et seule la frange réactionnaire dont je parlais plus haut a gardé ce radicalisme. Peut - être est - ce à cause de ces années de persécutions vis - à - vis de la culture de l’imaginaire que de nombreux auteurs français de SF (Bordage, Genefort, Héliot, Sylvie Denis) ou de fantasy (Gaborit, Grimbert, Monot) développent dans leurs oeuvres un certain anticléricalisme.
Aujourd’hui ces tentations de censure semblent derrière nous. Elles ne sont que la volonté d’une minorité. Il ne faut pourtant pas croire que tout danger est écarté. Oui, la société s’est laïcisée, oui les moeurs ont évolué, mais une minorité extrémiste est prête à toutes les actions de lobbying pour combattre la culture de l’imaginaire qu’elle abhorre d’autant plus que cette minorité est très marginalisée dans la société. En ces temps où des politiques déguisés en prophètes prêchent le retour à l’ordre moral, il est temps de se préparer à défendre les genres que nous aimons pour que réellement nous ne soyons pas rattrapés par ce sombre passé.

(1) Cité par Harry Morgan sur son site Adamantine.

(2) Serge Lehman : “ les mondes perdus de l’anticipation française” le Monde Diplomatique, 2000.

(3) commission de contrôle des publications destinée à la jeunesse. Compte rendu des travaux. Cité par Harry Morgan, site Adamantine.

(4) Idem

(5) Idem

(6) Idem.

lundi 23 novembre 2009

Les mondes perdus de l'après 11 septembre

Dans son article du monde diplomatique, les mondes perdus de l'anticipation française, Serge Lehman nous dit que les thèmes usité par les auteurs d'anticipation française du début du 20éme siècel étaient : fin du monde, guerres futures, monde perdu,savant fou, homme ou animal truqué. Ils faut reconnaître que plusieurs de ces thémes sont fortement marqués à droite. Et curieusement ou pas si curieusement que ça ils sont bien présent dans la SF américaine des années 2000.

L'homme truqué : nous sommes passé du surhomme au transhumain. Le transhumanisme est défendu aujourd'hui par des think tanks de droite comme le Cato Institute. La modification de l'être humain est pour le lobby conservateur la nouvelle frontière.
La guerre future : La SF militariste constitue un pan important de la sf populaire américaine et là aussi les thématiques militaristes véhiculent une idéologie de droite.
Le savant fou : OGM, nanotechnologies, biotechnologie. La critique des technosciences est de plus en plus présente dans la SF. Mais curieusement cette critique est plutôt le fait des auteurs de gauche. C'est un moyen de critiques les multinationales sans conscience et l'idéologie ultralibérale. Le glissement vers la gauche s'explique. Selon Régis Debray la pensée technique a été longtemps une pensée de gauche et depuis les années 70 c'est devenu une pensée de droite, la pensée culturelle ayant parcouru le chemin inverse.
Fin du monde : Là aussi nous avons encore des textes de ce type. Mais là encore il est difficile de trancher sur ce qu'elle représentent politiquement.
Le monde perdu a totalement disparu.
Que nous retrouvons de manière aussi frappante les même thèmes aujourd'hui prouve combien le 11 septembre d'une part et les années Bush de l'autre ont façonné la société américaine.

mardi 10 novembre 2009

Métaphysique contre anthropologie.

La préface de l'anthologie Retour sur l'Horizon n'en fini plus de déchainer les passions. Je n'ai pas lu la préface en question, mais si j'ai bien compris Serge Lehman y développe la théorie selon laquelle la SF est une littérature parlant de la métaphysique. Certes la SF a souvent pris pour thème de grands questionnements philosophiques. Mais la philosophie ne se limite pas à la seule métaphysique. Il me semble aussi qu'une partie importante du genre prend pour thème des questions anthropologiques. Et il me semble aussi qu'il y a un clivage entre ceux qui aiment une SF à dimension métaphysique et ceux qui aiment une SF plus anthropologique.
Dans cette volonté de défendre avant tout une SF plutôt métaphysique on peut se demander s'il n'y a pas là l'attitude postmoderne ultime. Celle qui consiste à couper des structures de la civilisation et de la culture pour se replier sur soi même. Une rupture avec le monde pour mieux se recroqueviller sur l'espace intérieur. Il est vrai que la fantasy aussi traite de cette dimension anthropologique. Preuve que SF et fantasy ne sont pas des littératures ennemies mais bien complémentaire. La fantasy répond à la question d'où venons nous en dialoguant avec la culture. La SF répond à la question où allons nous en envisageant des spéculations sur thèmes civilisationnels et culturels. Bref on est aussi en droit de se demander si une partie du fandom ne souhaite pas laisser à la seule fantasy l'approche anthropologique.
Bref la dimension anthropologique permet de s'ouvrir sur l'espace extérieur et il est clair que ce traitement là peut permettre de réconcilier l'extérieur et l'intérieur. Il est même possible de traiter du futur proche avec cette approche anthropologique. Roland C Wagner l'a prouvé avec maestria dans sa série les Futurs Mystère de Paris. Et il y démontre que c'est peut être aujourd'hui la manière la plus intéressante de traiter ce futur proche loin des imprécations politiques et prises de tête métaphysiques. Bref Cette approche anthropologique devrait être aujourd'hui la voie royale de la SF d'aujourd'hui. C'est cette SF là qui a donné Jack Vance, Ursula Le Guin, Philip Jose Farmer ou une oeuvre comme le Dune de Frank Herbert. On a l'impression qu'une partie des auteurs anglo saxons reviennent à ces valeurs aujourd'hui. Et c'est heureux.
Or on a aujourd'hui besoin que l'on nous parle du multiculturalisme, du relativisme culturel, du langage, de l'opposition nature culture etc. Bref on a sans doute jamais eu autant besoin de ces thématiques. Et peut être que cela relancerait les ventes d'une SF française en perte de vitesse. Lorsque l'on regarde qui sont les auteurs les plus vendus, on trouve Bordage, Genefort et Wagner. Trois auteurs qui ont cette approche anthropologique. Cette approche est sans doute celle qui plaît le plus aux fans et qui peut ramener un nouveau public vers la SF.

dimanche 9 août 2009

A la poursuite de l'avant monde de Colin Marchika

Et si Perry Rhodan était Français. Il pourrait s'appeler Didier Legoec et être le personnage central d'un vaste âge d'or de l'humanité galactique que l'on pourrait appeler l'avant monde.
Quand notre histoire commence cet ère mythique est révolue depuis cinq cent ans. Et pourtant quelques uns des Anciens, ces immortels qui ont longtemps contrôlé le destin de l'humanité ont survécu et tire encore les ficelles en coulisses. Mais nous avons aussi Samuel T Rull, écrivain et journaliste et sans doute meilleur spécialiste vivant de l'avant monde et sa fille Tatiana qui vont se retrouver mêlés à une histoire compliquée qui tourne autour de Johny Oilspread chasseur de monstres intergalactique.
Un pastiche qui fait alterner le récit proprement dit à une vaste fresque intergalactique que nos voisins allemands ne renieraient sans doute pas. Fresque enrichi d'influence comme Star Wars ou Dune et que l'on aimerait lire intégralement.
Dommage toutefois que quelques mystères demeurent dans l'ombre (qui est Baldwine le poète). Colin Marchika nous a livré un univers qui du potentiel.

dimanche 2 août 2009

Jouons un peu

C'est l'été et c'est à votre tour de participer à la vie de ce blog. Je vais vous proposer quelques titres issus d'un générateur aléatoire de ma fabrication et vous devrez me donner le synopsis auquel cela vous fait penser.
Voilà la petite sélection :

les navigateurs anarchistes de la tour lugubre
les lutteurs avides du labyrinthe enchanté
les automates démoniaques de la mégalopole de grenat
les nomades honorables du croiseur des mirages
les administrateurs envoutés du désert des morts
les magiciens taciturnes du dome de pierre
les oiseaux nécrophages du palais de la nuit
les héros blèmes de la savane mourante
les géants ensorcelés de la foret noire
les agriculteurs damnés de la ville de fer
les bouffons visionnaires de la mer des profondeurs
les joueurs mutilés de la caravane fantôme
les prisonniers cannibales de la rivière des mirages
les chevaliers gigantesques de la lune d'argent
les pilotes érudits de la montagne saphir
les sages envoutés de la savane des mirages

dimanche 26 juillet 2009

Le grand vaisseau de Robert Reed

Difficile de juger ce roman. D'un côté nous avons une intrigue qui pourrait être passionnante et surtout un décor grandiose. Un vaisseau grand comme Jupiter avec des salles gigantesques servant d'habitats à des humains et des ET. Tout débute le jour où l'on découvre une planète au coeur même du vaisseau. La Maîtresse Capitaine réunit ses meilleurs capitaines pour explorer ce monde mais rien ne se passe comme prévu.
Le point faible du roman ce sont les personnages. Ils sont peu développés. Le fait qu'ils soient immortels rajoutent au problème avec une intrigue courant sur plusieurs millénaires et compressée au maximum. Peut être qu'un cycle aurait été plus adapté pour raconter cette histoire.

dimanche 28 juin 2009

Un bon schéma vaut mieux qu'un long discours

Qu'est ce que la science fiction. Ce schéma vous montrera à quel point c'est un genre complexe :

mardi 23 juin 2009

Le chant des Psychomorphes de Laurent Whale

Zéar est un petit fonctionnaire. Sa vie bascule le jour où un diplomate lui propose une mission. Mais bien sûr rien ne se passera comme prévu et bien vite notre anti-héros se retrouve traqué. Il sera manipulé par diverses factions dans un but mystérieux. Il y a un secret que certains ne souhaitent pas voir découvert.
Ce roman mêlant space opera et roman noir avec son style alerte n'est pas sans rappeler le style d'un PJ Hérault. Un pur roman d'aventure certes, mais bien écrit et qui ne nous laisse aucun répit. CA va à 100 à l'heure et surtout contrairement à quelques dinosaures du Fleuve, on a vraiment l'impression d'être dans un roman de SF avec de bonnes idées et et de bonnes images. Dépaysement garanti.

lundi 22 juin 2009

Le Canevas des Dieux de François Rahier

C'est un récit complexe que celui de ce Canevas des Dieux paru chez Rivière Blanche. François Rahier accouple la Sf avec les mythes pour notre plus grand plaisir. Nous suivons la route de l'ambassadeur Hérode Makkonen sur Elettreterre qui se retrouvera pris dans des événements qui le dépasse. Mais ce n'est qu'une des histoires qui figurent dans ce cours roman extrêmement dense. La prose de Rahier est littéraire et volontiers poétique. A la poésie des mots réponds la poésie des images. On pense à Nathalie Henneberg et plus récemment à Jean Claude Dunyach ou Richard Canal. Bref François Rahier qui a débuté sa carrière d'auteur dans les années 80 a tout pour être un grand du genre. On attend avec impatience ce qu'il peut faire sur un roman plus long. En effet Rahier est un auteur d'univers plus qu'un auteur d'idée et je me jetterais sur son prochain roman.
La lecture d'un tel roman est raffraichissante en ces temps de postmodernisme triomphant.

samedi 20 juin 2009

Le cycle de Spica d'André François Ruaud

Ce cycle se compose pour l'instant de deux romans : La Cité d'En Haut (Mnémos) et Les Vents de Spica (Rivière Blanche).
La cité d'en Haut est une ville étonnante construite sur le toit du Palais. Il faut savoir que vingt ans auparavant une grande partie de la population vivait dans le palais mais à la suite de la disparition de l'empereur elle en a été exclue. La cité d'en Haut c'est une ville qui a le parfum de Montmartre ou de St Germain des Près. Une population hétéroclite d'humains, d'hommes chats et de centaures s'y côtoie en bonne harmonie. Nous suivons les aventures de madame Ha et de son jeune assistant Ariel Doulémi, un humain initié par les hommes chats à vivre en symbiose avec des nanomachines. Les intrigues sont policières et André François Ruaud en profite pour rendre hommage à Rex Stout, un ses auteurs de polar préférés.
Ces deux romans font voisiner l'exotisme ethnographique d'un Jack Vance (nous ne sommes pas loin de la notion de terroir cosmique que j'évoquais dans un précédent article) et la poésie d'un Cordwainer Smith. La prose d'AF Ruaud est superbe. Les Vents de Spica est sans doute l'un des meilleurs romans de SF français paru en 2008. A lire sans modération.

dimanche 14 juin 2009

Litterature d'idée

La Sf est une littérature d'idée. Cette phrase est aujourd'hui énoncé comme une antienne. On a l'impression d'un véritable matraquage. L'idée ne suffit pas à faire de la bonne SF. Cette réduction de la Sf à seule dimension de littérature d'idée est un des effets collatéraux du postmodernisme dans lequel est plongé le genre aujourd'hui. Littérature d'idée : finalement quand on lit cette définition on ne sait plus si idée est employé pour concept ou pour idéologie, on a la porte ouverte à toutes les interprétations. La Sf est certes une littérature de réflexion mais cette réflexion doit être au service d'un récit. Certains auteurs semblent avoir oublié que la littérature n'est pas une forme de cathèchisme laïc.
La Sf est aussi une littérature d'image. Le genre a créé ses propres images emblématiques (vaisseaux spatiaux, extra terrestres, robots, intelligences artificielles etc). Mais aussi de nombreux auteurs ont utilisé la SF pour extérioriser leurs univers mentaux et ont créé des mondes extrêmement visuels (Serge Brussolo est l'exemple qui me vient le plus facilement).
La SF est aussi une littérature d'univers. Et là on se rend compte qu'un univers est plutôt créé au service d'une idée et qu'aujourd'hui l'auteur de SF ne veut plus écrire que des paraboles. Le livre univers est absent de la SF des années 2000. Et c'est une absent qui est très parlante quand à une SF plus préoccupé de réflexion sur l'avenir, qui se veut un rôle politique q'autre chose. Quelques auteurs font encore briller une flamme littéraire et il semblerait que la décennie suivante voit le développement d'une véritable SF littéraire. Les signes avant coureurs sont là. La SF va enfin pouvoir redevenir une littérature d'image et d'idées et ne plus être seulement un préchi précha idéologique. Le genre va peut-être pouvoir parler d'autre chose que du réchauffement climatique ou de la critique du système néolibéral.

mercredi 3 juin 2009

Jack Vance et le terroir cosmique

Le terroir est un territoire ou vit une communauté humaine avec ses activités et ses coutumes particulière. Jack Vance transpose cette notion dans le cadre de ses space opera. Mais chez lui le terroir prend des dimensions variables : planétes, continents ou régions plus ou moins définies. Et surtout Il est capable parfois de présenter de véritables terroirs gigognes. Ainsi dans les chroniques de Durdane, le Shant est un terroir composé de 62 cantons qui sont autant de terroirs. Nous avons donc un macro terroir qui a son unité mais qui est composé de plusieurs micro terroirs qui ont eux aussi leur unité. Le micro terroir n'existe que parce sa culture est tolérée par les dirigeants du macroterroir. D'ailleurs le changement n'est pas absent des oeuvres de Jack Vance. Le propre du terroir humain c'est d'évoluer. Le personnage Vancien prend en main les destinées du terroir pour permettre son évolution que ce soit à la faveur d'une crise ( Gatzel Eszwane dans les Chroniques du Durdane ou Glawen Clattuc dans le cycle de Cadwal) ou parce qu'il est un étranger choqués par les injustices locales ( Adam Reith dans le cycle de Tschaî). Le terroir doit changer sinon il tombe dans le conservatisme et ses abus (qui peuvent parfois prendre un masque bienveillant comme le VPL de Cadwal). Le terroir prend un échelle cosmique. Une planète de l'Aire Gaïane peut être aussi bien elle même un terroir qu'un ensemble de terroir. Vance décrit très bien une terre, ses traditions, des personnages qui y sont attachés. Mais cet attachement à la terre va de pair avec un combat pour la liberté et surtout pour la justice. Nous avons toute une description tout sauf idéalisée de l'environnement des personnages. Mais il se dégage une certaine nostalgie mais qui n'exclut pas l'aspiration au mieux être.
Le terroir ne se limite pas au rural et au paysan. Il inclue l'urbain et l'intellectuel est aussi un personnage qui est capable de défendre le terroir qu'il aime. Le terroir chez Vance est finalement tout sauf une notion archaïque. Il essaie de nous montrer un terroir recomposé et tourné vers l'avenir.

mardi 2 juin 2009

Space opera, littérature du lien social.

Le space opera est une littérature du lien social. L'espace est devenu le lieu anthropologique de toutes les rencontres. C'est assez paradoxal. De Edmond Hamilton à Samuel Delany le héros de l'espace finit dans un bar, lieu paradoxal où l'on rentre en contact avec l'autre qu'il soit extra terrestre, mutant ou cyborg. Ce lieu prosaïque est indisociable du genre.
Mais il faut parler de deux auteurs qui ont traité de manière particulière le lien social. Samuel Delany dans Babel 17 nous présente un équipage qui vole au secours du lien social menacé par le virus linguistique Babel 17 qui veut rendre toute communication impossible. Chez Pierre Bordage les protagonistes défendent une certaine vision de l'humanité laissant fortement la place à la communicabilité, à la tolérance, et à la compréhension de l'autre. Il devront pour imposer cette vision de l'humanité combattre tout ceux qui veulent la détruire.
Aujourd'hui cette thématique du lien social est niée par des auteurs comme Alastair Reynolds qui fait de l'espace un lieu froid et sans âme. Les voyages durant plusieurs années ne permettent pas un lien social macrocosmique qui permet de donner une véritable identité à l'humanité dispersée. Il n'y même pas de compréhension culturelle puisque la communication entre les différents mondes est impossible. Karl Schroeder va plus loin. A la fin de Permanence il émet l'hypothèse que l'humanité ferait un progrès si les différentes communautés humaines dispersées ne communiquaient plus ensemble. La post humanité, qu'elle soit le fait d'entité desincarnée ou de démiurge tout puissant pose aussi ce problème de la faiblesse du lien social. Seul Peter Hamilton et Iain Banks ont réussi à construire des post humanités où le lien social demeure fort. Le premier parce que ses posthumains demeurent très humains, le second parce qu'il a choisi de les faire évoluer dans une société libertaire

dimanche 31 mai 2009

Postmodernes, go home

S'il est bien un courant de pensée qui domine aujourd'hui la science fiction moderne c'est bien le postmodernisme. Il n'a en effet jamais été aussi question de rupture du genre avec lui même (cette position était soutenu par Norman Spinrad lors d'Utopia 98) ou de sa déconstruction.
Postmoderne la problématique de post humanité l'est assurément. Au lieu de se contenter d'être seulement une modernisation de la problématique du mutant elle va beaucoup plus loin : l'humanité se modifie elle même par une science sans conscience. Quand on sait qu'aux USA les think tanks conservateurs considèrent la post humanité comme un progrès nécessaire on se dit que les auteurs qui traitent de cette question considèrent comme un fait que la domination des conservateurs sur l'humanité est une chose acquise ( position à laquelle la victoire d'Obama vient pourtant d'infliger un énorme camouflet). C'est la fin de l'histoire mais aussi la fin de l'éthique : la science perd sa conscience et le scientifique n'a plus de déontologie. Rupture avec l'histoire, rupture avec l'éthique mais aussi rupture avec l'humanité elle même. La singularité vient nous dire que l'humanité ne peut que s'être modifiée grâce à la technologie et ne peut être devenu qu'un ensemble d'entités incompréhensibles.
Et l'on peut même aller jusqu'à la transformation de l'homme en entités désincarnées. Mais c'est une grande partie de la SF depuis le début des années 80 qui invite à l'apocalypse des corps : corps mutilés de KW Jeter, corps modifiés par des implants ou des prothèses des cyberpunks. De ces corps maltraités, l'on arrive au corps nié. Comme si pour combattre une société des apparences où le corps est devenu une valeur dominante assez malsaine la seule solution était de torturer ou d'éliminer le corps de la fiction.
Rupture aussi avec la littérature. De Grégory Benford à Greg Egan la hard science préfère se focaliser sur le scientifiquement exact en sacrifiant la narration. Benford n'a de cesse d'introduire des schémas, des équations ou des diagrammes pas toujours compréhensibles par ceux qui n'ont pas une culture scientifique de haut niveau : il y a comme un refus de vulgariser considérant que ceux qui ne comprennent pas sont des demeurés. Egan lui fait des constructions complexes articulant métaphysique et sciences dures. La problématique savante prédomine et les éléments narratifs sont sacrifiés rendant le texte illisible. Parfois même comme dans sa nouvelle Océanique, l'intrigue n'est seulement qu'un prétexte à présenter cette problématique mais l'on reste dans un premier degré, et l'intérêt est bien vite dilué par l'ennui. Chez William Gibson c'est le style haché et le registre de langue argotique et l'utilisation d'expérimentations comme le cut up qui viennent combattre le récit traditionnel comme s'il était devenu obsolète.
Quand ce n'est pas la rupture c'est la déconstruction. Le nouveau space opera vient déconstruire ce sous genre. Chez Reynolds les voyages dans l'espace prennent plusieurs années. Résultat : l'espace n'est plus le lieu anthropologique du space opera traditionnel qui était une littérature du lien social. Ici on nous montre l'espace comme un lieu de solitude, de dépression. On a comme l'impression que des auteurs comme Reynolds ou Schroeder considèrent le liens social de manière négative et pensent qu'il est à la source de tous les malheurs de l'humanité. Il en résulte un littérature dépressive aux antipode de l'humanisme qui semble pour les postmodernes l'idéologie à abattre.
Pourtant il existe un espoir. De jeunes auteurs écrivent aujourd'hui une SF différente : Elisabeth Bear, Liz Williams ou Jay Lake. Curieusement ils ne sont pas traduits en français. Et pourtant c'est cette avant garde qui présente l'avenir de la SF. C'est avec les éditeurs comme Andrew Cox ou John Klima qui défendent la littérarité de genre qu'est l'avenir. C'est aussi tous ceux qui considèrent que l'avenir du genre passe par son passé (et ce n'est pas le moindre des paradoxes) qui contribuent à construire une nouvelle science fiction.

vendredi 29 mai 2009

Univers d'Outremonde 8

Ce huitième numéro est sans contestation, sous le signe de la mythologie.
C'est de mythologie que parle Philippe Déniel (un auteur trop rare) dans Tel père tel fil où il nous présente une version fort peu orthodoxe du mythe d'Oedipe. La mythologie est également à l'honneur dans Le Casting de Sophie Dabat. Cette fois ci c'est Héraklès qui est la guest star du texte. Le fils de Zeus en effet postule dans une agence artistique où l'on recrute des humains à super pouvoirs. Mythologie encore dans Mor An du mystérieux E-Traym qui nous parle d'immortels dans un futur lointain dans une ambiance surréaliste. Les réminiscences des mythes sont présentes encore dans la Belle et le chaos d'Henri Bé, qui reprend le thème classique des super pouvoirs liés ici à la drogue.
Mais tous les textes ne sont pas placés sous ce signe. Nous avons aussi le totalement fou, Ne pas déranger de Michael Rochoy, variation totalement ovniesque (et burlesque) sur le thème du vampire. Ce numéro se termine avec Nanobots de Nicolas Vilain où se cotoient nanotechnologie et taouage mais qui péche par une fin un peu trop obscure.
On pouvait avoir peur après la déception du précédent numéro. Outremonde nous rassure donc avec ce huitième opus placé encore une fois sous le signe de l'imaginaire et de la littérature. La plupart des textes sont d'un très bon niveau. Il n'y a vraiment rien à jeter ici. Continuez le combat les gars, et longue vie à Outremonde.

jeudi 21 mai 2009

Les Mensonges de Locke Lamora de Scott Lynch

Locke Lamora est sans doute le meilleurs voleur de Camorr. Et avec sa bande les Salauds Gentilhommes il écume les rues de la ville. Mais ce n'est pas un voleur ordinaire, c'est un artiste de l'escroquerie. Locke et ses amis montent une de leurs arnaques insensée pendant qu'un étrange personnage, le Roi Gris, s'attaque à la pègre de Camorr et semble vouloir toucher le Capa Barsavi, chef de la pègre. Locke finit par être impliqué dans cette guerre où il ne veut pourtant pas prendre parti.
Ce roman est une véritable histoire de cape et d'épée : la prose d'Alexandre Dumas rejoint l'esthétique et la création d'univers d'un Jack Vance. Les personnages truculents sont une véritable réussite. L'action est bien menée et la ville est sans aucun doute le deuxième personnage du roman. L'ambiance vénitienne dix septième est une bouffée d'oxygène dans la fantasy dominée par les univers médiévaux. Bref c'est indispensable.

lundi 13 avril 2009

Les tendances à venir

Quelles vont être les tendances de la décénnies 2010 en matière de littératures de l'imaginaire. On peut essayer de le deviner en observant l'avant garde et l'underground du genre :

En science fiction :
- On va assister au retours d'une science fiction très littéraire. C'est déjà à l'oeuvre grâce à des éditeurs courageux comme Andy Cox (Interzone) ou John Klima (Electric Velocipede). Et de la nouvelle il est clair que cette avant garde va passer au roman. De nombreux critique (Gabriel Chouinard ou Cheryl Morgan) appelle depuis quelques années de tous leurs voeux le développement de cette tendance. Ils ont sans doute eu raison trop tôt. La SF va se souvenir qu'elle n'est pas seulement une littérature d'idées mais aussi une littérature d'images et une littérature d'univers. Et on aura sans doute un retours du livre univers qui est cruellement absent depuis la fin des années 90.
- Le retours d'une SF pulp qui va peu à peu supplanter la SF militaire.

En Fantasy :
- La fantasy littéraire à monde secondaire va continuer à se développer et l'on aura moins de grandes sagas se voulant commerciales. Les cycles seront des oeuvres de grandes qualités assez haut de gamme.
- Nous assisterons à un retours massif de la sword and sorcery.
- La paranormal romance va amorcer son déclin prouvant que ce n'était qu'un phénomène marketing et rien d'autre.

Autres tendance possible : le déclin des romans à licence. Là c'est plus aléatoire. Mais il semble aujourd'hui qu'à part les romans Star Wars les autres grosses licences médiatiques de la SF ou de la fantasy sont en train de s'essouffler. Et ce déclin là est une bonne nouvelle car l'on pourra publier plus de bons romans originaux. Par contre il est probable que certains éditeurs créent des univers partagés maisons sur lesquels travailleront des groupes d'auteurs, donc des licences créées ex nihilo qui n'auront pas de mal à être de meilleures qualités que les romans dérivés.

mardi 24 mars 2009

Les phases de la SF

La Sf spéculative fut celle des années Nixon. La nouvelle SF américaine, qui intégrait les apports de la new wave à la Sf classique, apparaît sous Carter. Le Cyberpunk est celle des années Reagan. Il est plus difficile de caractériser la Sf de l'ère Clinton, vu qu'il est plus difficile d'y dicerner une ligne directrice. Sous Bush, les sujets à la mode sont le réchauffement climatique, la dénonciaition de l'idéologie ultralibérale et la fameuse singularité. Celle ci peut être perçue comme une métaphore : les conservateurs ont gagné, l'histoire est finie. Cette spéculation métaphorique pessimiste a été démentie de manière brillante par la victoire de Barack Obama.
Si l'on regarde bien on se rend compte que quand les forces conservatrices sont au pouvoir la Sf devient un outil de dénonciation tandis que quand ce sont les forces progressistes elle devient plus humaniste. Il est clair que la SF des années Obama sera plus jubilatoire, plus optimiste, plus imaginaire que celle de l'ère précédente. Il nous faudra attendre quelques mois voire un peu plus d'un an en fait pour avoir les premières retombées de l'influence de la politique américaine contemporaine sur la littérature que nous aimons. Mais j'ai hâte. Les premiers signes sont là et je pense que la SF reviendra vers des valeurs classiques tout en intégrant de nouvelles choses.

mardi 17 mars 2009

Littérature de contenu et d'expression

On dit souvent avec raison que l'on ne parle pas assez de la Sf et de la fantasy dans les pages littéraires de la presse généraliste, alors que c'est le cas chez les anglo saxons.
Il y a à mon avis une raison à cela. La SF et la fantasy sont des littératures de contenu, avec un contenu figuratif souvent important et un contenu thématique accès sur des éléments spéculatifs (en tous cas pour la SF). Or la littérature générale française est une littérature d'expression. Ce qui est important c'est le style. L'intrigue, l'univers et les personnages n'ont pas d'importance pour le lecteur. Les littératures de l'imgainaire sont donc à rapporocher du policier, de l'aventure ou des littératures populaires, elles aussi littératures de contenu. Mais la SF comme la fantasy mettent souvent l'accent sur le contenu figuratif qui au moins aussi important que le contenu thématique. Le contenu thématique est moins rédhibitoire pour le lectorat car il est facteur de réflexion politique ou philosophique.
Le mainstream anglo saxon est centré sur la notion de récit. C'est donc une littérature de contenu où l'intrigue va - t - être considérée par le lecteur comme l'élément important. La Sf et la fantasy malgré un régime sémiotique qui leur est propre, vont être acceptées puisqu'il n'y a aucune frontière artificielle comme chez nous entre d'un côté une littérature d'expression qui est la littérature légitime et de l'autre coté une littérature de contenu qui est forcément une sous littérature.
D'autres littératures de contenu come le policier ont fini par avoir pignon sur rue. Mais il a fallu la mobilisation de critiques comme JP Manchette pour le roman noir ou François Rivière pour le roman à énigme pour que ce soit possible. Il est bien dommage qu'il n'y ai pas de personnalités du milieu bien implantée dans le monde de la presse pour faire bouger les choses.

vendredi 13 mars 2009

Beneath Ceaseless skies N°12

Deux textes :
The Orangery par KD Wenworth : Des enfants découvrent que l'orangerie de la maison de leur parent leur permet de communiquer avec un autre monde. Un très beau texte sur l'imaginaire enfantin et la rencontre réelle avec le merveilleux.
Unrest par Grace Seybold nous permet de suivre un jeune homme incorporé contre son grè dans une armée. Mais bon, le texte est difficile à résumer car il s'y passe beaucoup de choses. On a plutôt l'impression d'avoir à faire au premier chapître d'un roman qu'à une véritabel nouvelle.

jeudi 26 février 2009

Beneath Ceaseless skies N°11

Deux textes au sommaire de ce webzine qui se bonifie avec le temps il faut bien le reconnaître. Et là nous avons deux textes de niveau exceptionnel :
The Silk and the shadow de Tony Pi nous compte la lutte d'un jeune prince contre une sorcière qui veut s'emparer de son âme.
Preservation de Johnatan Woods nous compte les aventures d'un taxidermiste très touché par la mort de sa mère et qui va commettre un acte irréparable. Nous sommes proche de l'univers de China Mièville dans ce texte résolument new weird. (il faut remarquer que ce sous genre est à la fête dans BCS puis que nous avons déjà eu les textes de Yoon Ha Lee, de Michael J Deluca ou de Mathew David Surridge qui eux aussi illustrait ce style de fantasy).

samedi 21 février 2009

phenixweb Neige et Glace

Nouvelle anthologie virtuelle proposée par Marc Bailly et son équipe. Comme d'habitude des textes très inégaux.
Commençons par le positif :
Escapade par Gilles Bizien : Deux vieillard s'échappent d'une maison de retraite et s'émerveillent devant la neige et l'hiver. Mais on n'échappe pas à son destin. Ce texte est un violent réquisitoire contre les maisons de retraite et l'hospitalisation des aîné est perçu comme une violence à leur encontre. La légère anticipation permet de gagner en crédibilité.
Le Dieu du Froid de Bertrand Sjenik : Une découverte archéologique sur une planète glacée et l'horreur qu'elle implique; Il y a un véritable potentiel dans ce texte qui va chercher du coté de chez Arthur C Clarke et qui dérive lentement vers une ambiance plus sombre sur la fin jusqu'à sa chute qui fait vraiment froid dans le dos.
De Sérac à Névée de Aurélie Ligier : Une ville tombe aux mains d'insurgés, des habitants fuient à travers un planéte glacée. Texte à la connotation politique dans le bon sens du terme. Car les choses ne paraissent jamais ce qu'elles sont.
Naseaux fumants de Timothée Rey : L'auteur s'essaye au fantastique et instille une ambiance digne de Jean Ray. Une horreur en demi teinte que l'on devine plus que l'on ne voit dans le cadre de l'hiver savoyard. Une nouvelle réussite à mettre au crédit de cet auteur dans une ambiance moins fun que sa production habituelle.
Il y a aussi du moins bon :
Comme une coquille d'oeuf de Nico Bally : la vraie déception de ce recueil. Habituellement j'adhère assez à la prose de l'auteur. Mais à vouloir trop se rapprocher d'une ambiance conte, cela finit par devenir par trop archétypal. Dommage parce que l'on retrouve les qualités d'écriture de Nico Bally.
Mais nous oublirons faciement Pour mémoire de Jean Effer où un voyageur du temps se retrouve parmi les bigfoots. Quant aux trois autres textes ils traitent des galciations avec un arrière fonds écologique assez curieux dans cette époque où l'on nous parle de réchauffement climatique. Pierre Leclerc toutefois ne s'en tire pas si mal.

lundi 16 février 2009

High fantasy vs sword and sorcery

La high fantasy n'a plus le vent en poupe. Pendant longtemps elle a érigé en principe le modèle du choc des civilisations : les nations du bien, à l'ouest combattaient les peuples maléfique situés à l'est. Tolkien a toujours dit qu'il n'y avait aucune métaphore politique dans ses ouvrages. Par contre chez David Eddings les Angaraks semblent des caricatures des musulmans. Mais il existe des nuances comme dans la scène où Silk négocie avec le roi de Nadrak pour qu'il se désolidarise des autres Angaraks. Mais des auteurs sont beaucoup plus lourd comme Goodkind et son Darken Rahl, caricature du communisme. La high fantasy, aujourd'hui se cherche, expérime de nouveaux modèles (guerres civiles, guerres de religion, passage de la dimension épique à la dimension picaresque), ose de nouveaux types de méchants (chefs religieux, dictateurs, politiciens corrompus). Et finalement elle finit par emprunter des éléments à la sword and sorcery.
Dans la sword and sorcery le mal c'est la corruption, Des très pauvres aux très riches il n'épargne aucune couche de la société. Et les héros le combattent. Finalement dans notre société gangréné par l'ultra libéralisme, le retours de la sword and sorcery prend tout son sens. Le monde de fantasy est un reflet du notre. La seule différence étant que dans le monde de fantasy des héros combattent le mal. Et ce n'est donc pas étonnat de voir des auteurs s'engager. Quand James Enge écrit sa nouvelle "covenant with death" il fait un plaidoyer pour la biodiversité que l'on attendrait pas dans un tel cadre littéraire. SC Bryce n'est pas à proprement parler un auteur engagé politiquement, mais chez lui les démons sont de bonne compagnie alors que les dieux sont les pires des criminels. Bref l'ascension de la sword and sorcery ne doit pas nous surprendre, pas plus que la refondation d'une high fantasy trop centrée jusque là sur un modèle simpliste issu de la politique étrangère américaine et qui aujourd'hui essaye de nouvelles choses.

vendredi 13 février 2009

Beneath Ceaseless skies N°10

Deux bons textes encore :
The Hangman par Erin Cashier nous narre la rencontre d'un chasseur de prime mort vivant (le Hangman du titre) avec un train mangeur d'homme dans une ambiance très pulp;
Kreisler Automata de Mathew David Surridge. Les automates de Kreisler envahissent la cité de V. Ernst et Théodore deux érudits sont pris dans les événements. Quel rôle joue la très jolie Olympia ? Un pseudo dix huitième siécle où les passions se déchaînent. Surridge est sans aucun doute un auteur à suivre. C'est son premier texte publié et c'est extrêmement prometteur pour la suite.

mardi 3 février 2009

La BCF et la fantasy populaire

Quelle est la frontière entre la big commercial fantasy et la fantasy populaire ?
Voilà les principaux ingrédients de la BCF :

- Un monde médiévalisant
- Une quête campbellienne
- Une lutte entre les royaumes du bien et les royaumes du mal (ces derniers étant situés à l'est).
Le choc des civilisations est l'élément déterminant qui ditinguera la BCF de la fantasy populaire.
Si l'on a :
- Une lutte de résistant contre une dictature ou une église tyrannique
- La vengeance d'un individu contre un criminel abjec
- Un combat contre des comploteur qui s'agitent dans l'ombre
Nous nous trouvons face à de la fantasy populaire.

samedi 31 janvier 2009

Beneath Ceaseless skies N°9

Deux textes comme à l'habitude :
Dragon's eye de Margaret Ronald : Ou un homme de main est chargé d'enquêter sur les dragons par un noble. Sur sa route il va trouver une caravanière et sa fille qui cachent bien des secrets.

Of thinking being and beast de Michael J Luca : Boreas est un satyre qui occupe le poste de responsable de ménagerie dans le cirque dirigé par le centaure Eurytus. Lorsqu'un pari entre son patron et un de ses rivaux a pour enjeu la vie de deux esclaves le satyre va être confrontés à un choix. Cette nouvelle est franchement originale. Nous avons des créatures mythologique dans un décorum presque dix neuvième. En plus l'écriture est vraiment superbe.

jeudi 29 janvier 2009

Le sacrifice du guerrier de Jacques Martel

Jarl fils du khan des khans de la grande aride doit succéder à son père pour combattre les troupes de l'empire Amer qui menace de s'étendre et de conquérir leur terre. Il reçoit l'aide de deux héros de légende Le Roi Solitaire et La Reine Vierge.
Avec une trâme classique Jacques Martel construit un récit de sword and sorcery extrêmemnet bien mené. En fin connaisseur du monde antique, l'auteur introduit un élément bien connu des amateurs de tragédie antique, le fatum ou l'ananké. Les héros qui dévient de leur destin finissent mal. Martel campe des héros, des personnages d'exception au sens mythologique du terme, le Roi Solitaire, la Reine Vierge, le Libre Tisseur, le Hardi Visiteur. De véritables légendes vivantes mais à la personnalité on ne peu plus humaine. Nous avons un véritable souffle épique et les scènes de bataille sont véritablement époustoufflantes.

mercredi 21 janvier 2009

Escales dans les étoiles de Jack Vance

Vance c'est toujours un plaisir de lecture, à chque fois renouvelé même lorsque comme ici, il ne sa passe pas grand chose. Nous suivons les aventure picaresques du jeune Myron Tany licencié par sa tante et qui se retrouve membre d'équipage sur un petit vaisseau spatial. Chaque escale est l'occasion d'une peinture ethnologique de la population planétaire. Et là on doit bien reconnaître que Vance est inimitable. On a des saveurs, des odeurs particulières. Vance est un fabuleux créateur de monde, on doit lui reconnaître au moins ça.

vendredi 16 janvier 2009

Beneath ceaseless skies N°8

Deux textes comme d'habitude dans ce nouveau numéro :
- Beneath the mask de Aliette de Bodard nous permet de suivre un prêtre aztéque qui est chargé par une de ses amies d'enfance de lever une malédiction. Comme d'habitude chez cet auteur le récit est de qualité avec une belle écriture.
- Winterblood de Megan Arkenberg est une caricature de la fantasy romantique. Nous avons une jeune femme dont les membres féminins de la famille sont choisis par le Seigneur de l'Hiver. Et l'on suit sans aucun plaisir cette histoire trop archétypale qui montre bien que la fantasy lorsqu'elle essaie de trop coller aux contes ne fonctionne absolument pas.

jeudi 15 janvier 2009

Le concile de fer de China Miéville

Nouvelle Crobuzon est en proie à l'agitation politique. le comité defend les froits des opprimés et l'un de ces membres, Judas Bezalle est allé chercher le Concile de Fer, mythique groupe de révolutionnaire vivant dans un train perpetuellement en mouvement. Pendant ce temps là en ville des attentats se préparent et d'étranges apparitions liées à la guerre que mène la ville contre la cité rivale Tesh se produisent un peu partout.
Il y a du Balzac en China Miéville. le cycle du Bas Lag c'est un peu une comédie humaine (je serais plutôt tenté de dire une cosmédie inhumaine). On revois, on évoque, on cite des figures déjà rencontré. Le nom de Monsieur Madras est cité. L'on rencontre très briévement la Fileuse. On a même un caméo de Yagharek et l'on est fixé sur son destin. On revoit des lieux familiers.
Miéville oppose dans ce roman la révolution au terrorisme. La révolution doit s'appuyer sur une construction idéologique. Le terrorisme c'est l'action sans réflexion et il mène inexorablement au chaos. La révoltionde la Commune est condamné à l'échec car elle s'est appuyé sur la violence et non sur les idées. Le Comité a été débordé par sa base et n'a plus été capable d'influer sur le cours des évênements. Judas Bezalle l'a bien compris. Les idées politique de Mièville sont finalement intéressantes car il nous montre la révolution sous un jour moins carricatural.
Miéville a décidé de s'éloigner du Bas Lag le temps de deux romans ( Un Lun Dun et le futur City and The City). Mais on sent bien qu'il n'en a pas fini avec cet univers et ses merveilles.

dimanche 11 janvier 2009

Dans la cour des grands

Grâce à la plate forme d'auto édition The Book Edition, j'ai pu faire paraître mon recueil de nouvelles, Contes de l'Oecuméne et d'ailleurs.
On peut donc se le procurer auprès de The Book Edition à cette adresse :
http://www.thebookedition.com/contes-de-l-oecumene-et-d-ailleurs-fabien-lyraud-p-12411.html
Je propose d'explorer huit planètes et donc huits cultures. Des coulisses d'un concours de poésie sur une planète de culture occitane jusqu'à une classe thématique peu ordinaire en passant par d'étranges oiseleurs. Vous découvrirez les vents de pollen de la planète Teutonia ou les prairies d'Oulan Oulan. Ce recueil joue la carte de l'exotisme dans un esprit proche de Jack Vance.
Attacher vos ceintures, le voyages va commencer. Dépaysement garantie.

vendredi 9 janvier 2009

Soeur Ynolde de Pierre Bordage

Pierre Bordage revient au meilleur de sa forme avec ce deuxième volume de "la fraternité du Panca". Si le volume précédent trainait en longueur un intrigue beaucoup trop linéaire celui ci nous entraîne dans deux récits paralléle. D'une part nous suivons la quête d'Ynolde, soeur du Panca à la recherche du troisième frère. De l'autre celle de Sylf un assassin chargé d'interrompre la chaîne quinte. Chacun d'entre eux aura sa propre quête, vivra des moments douloureux et connaîtra uen véritable transformation intérieure. Bordage nous dépeint des humains avec leurs doutes, leurs moments de découragements, leurs angoisses.
Quelque part on doit remarquer que l'influence Star Wars est très forte chez Bordage. Des Chevaliers Absourate des "Guerriers du silence" jusqu'au frère du Panca, les ordre chargé de protéger l'humanité d'elle même et d'oeuvrer pour la paix son légions chez lui. Et curieusement leurs fonctionnement est le même que les Jedi de Lucas. Je ne connais aucun autre auteur qui ait été aussi influencé par cette saga cinématographique. Mais bien sur Bordage va plus loin en incluant une véritable réflexion sur l'être humain à son oeuvre comme d'habitude.
Remarquons que pour une fois la menace est beaucoup plus diffuse qu'à l'habitude. Nous ne connaissons que des parties emergées d'un iceberg qui nous est encore inconnu. Nous avons fatalement envie de connaître la suite.

mardi 6 janvier 2009

A visionnaire visionnaire et demi

A la fin des années 70 se sont multipliés les romans parlant de la surpopulation. De John Brunner (la rage dans le troupeau) à Robert Silverberg (les monades urbaines) en passant par Harry Harrisson (soleil vert) nombreux sont ceux qui se sont essayés à l'exercice. On hésitait pas à nous présenter des USA ayant atteint le milliard d'habitants en l'an 2000. Problème c'est qu'au moment de leur rédaction ces oeuvres n'étaient déjà plus crédibles. Dans la deuxième moitié des années 60 la contraception se banalise avant de se démocratiser encore plus dans les années 70. Des payas comme l'Inde ou la Chine se lance dans des politiques offensives de contrôle des naissances. Bref les auteurs de SF aiment parfois jouer à se faire peur. De même le nucléaire était dans les années 70 sources de tous les maux mais le problèmes des gaz à effets de serre n'était absolument pas abordé.
S'il y a bien par contre un auteur qui peut être qualifié de visionnaire c'est bien Michel Jeury. Ses spéculations sur le virtuel faites dans les années 70 époques où l'informatique était encore à ses balbutiements méritent le respect. Certes les ordinateurs de l'hôpital Garishankar n'ont pas grand chose à voir avec nos PC mais quand même. Et les univeers virtuels sont restés l'un des thèmes de prédilection de l'écrivain français. Mais quand on se penche un peu sur le futur proche qu'il nous décrit - de grandes multinationales qui se sont effondrées suite à une crise financière et des états qui à la suite reprennent la main sur le pouvoir politique - on se dit qu'il n'est peut être pas tombé très loin de ce qui nous attend.

samedi 3 janvier 2009

L'énergie dans la SF 2

Norman Spinrad dans son roman "le chant des étoiles" évoque les énergies renouvelables et notamment le solaire (mais il parle de véhicule à propulsion humaine type vélo). Mais nous sommes dans une société post technologique qui a connu un apocalypse nucléaire. Donc ici les énergies renouvelables ne sont pas opposés aux énergies thermiques mais à l'énergie nucléaire figure du mal classique dans les années 70.
Il existe une nouvelle traitant du oil peak et datant des années 70. Dans ce texte les compagnies pétrolières se livrent à une véritable guerre pour prendre le contrôle des derniers gisements pétrolifères de la planète. Mais qui est donc l'auteur de ce texte visionnaire ? Spinrad ? Ballard ? Brunner ? Vous n'y êtes pas du tout. C'est Joan D Vinge (ce texte figure dans le recueil les Yeux d'Ambre).

vendredi 2 janvier 2009

Beneath ceaseless skies N°7

Ce nouveau numéro est placé sous le signe des métamorphes. Les deux nouvelles publiées mettent en effet ces créatures à l'honneur.
Dans Snake in Glass de PE Cunningham un change-forme vient demander de l'aide à une sorcière pour retrouver sa part animale dérobée par un puissant mage.
Dans the sand skin man de KC Shaw un jeune soldat à la poursuite de l'assassin de son père va s'allier avec un lion garou pour exercer sa vengeance.
Les deux histoires sont classiques mais assez agréables à lire.