dimanche 28 juin 2009

Un bon schéma vaut mieux qu'un long discours

Qu'est ce que la science fiction. Ce schéma vous montrera à quel point c'est un genre complexe :

mardi 23 juin 2009

Le chant des Psychomorphes de Laurent Whale

Zéar est un petit fonctionnaire. Sa vie bascule le jour où un diplomate lui propose une mission. Mais bien sûr rien ne se passera comme prévu et bien vite notre anti-héros se retrouve traqué. Il sera manipulé par diverses factions dans un but mystérieux. Il y a un secret que certains ne souhaitent pas voir découvert.
Ce roman mêlant space opera et roman noir avec son style alerte n'est pas sans rappeler le style d'un PJ Hérault. Un pur roman d'aventure certes, mais bien écrit et qui ne nous laisse aucun répit. CA va à 100 à l'heure et surtout contrairement à quelques dinosaures du Fleuve, on a vraiment l'impression d'être dans un roman de SF avec de bonnes idées et et de bonnes images. Dépaysement garanti.

lundi 22 juin 2009

Le Canevas des Dieux de François Rahier

C'est un récit complexe que celui de ce Canevas des Dieux paru chez Rivière Blanche. François Rahier accouple la Sf avec les mythes pour notre plus grand plaisir. Nous suivons la route de l'ambassadeur Hérode Makkonen sur Elettreterre qui se retrouvera pris dans des événements qui le dépasse. Mais ce n'est qu'une des histoires qui figurent dans ce cours roman extrêmement dense. La prose de Rahier est littéraire et volontiers poétique. A la poésie des mots réponds la poésie des images. On pense à Nathalie Henneberg et plus récemment à Jean Claude Dunyach ou Richard Canal. Bref François Rahier qui a débuté sa carrière d'auteur dans les années 80 a tout pour être un grand du genre. On attend avec impatience ce qu'il peut faire sur un roman plus long. En effet Rahier est un auteur d'univers plus qu'un auteur d'idée et je me jetterais sur son prochain roman.
La lecture d'un tel roman est raffraichissante en ces temps de postmodernisme triomphant.

samedi 20 juin 2009

Le cycle de Spica d'André François Ruaud

Ce cycle se compose pour l'instant de deux romans : La Cité d'En Haut (Mnémos) et Les Vents de Spica (Rivière Blanche).
La cité d'en Haut est une ville étonnante construite sur le toit du Palais. Il faut savoir que vingt ans auparavant une grande partie de la population vivait dans le palais mais à la suite de la disparition de l'empereur elle en a été exclue. La cité d'en Haut c'est une ville qui a le parfum de Montmartre ou de St Germain des Près. Une population hétéroclite d'humains, d'hommes chats et de centaures s'y côtoie en bonne harmonie. Nous suivons les aventures de madame Ha et de son jeune assistant Ariel Doulémi, un humain initié par les hommes chats à vivre en symbiose avec des nanomachines. Les intrigues sont policières et André François Ruaud en profite pour rendre hommage à Rex Stout, un ses auteurs de polar préférés.
Ces deux romans font voisiner l'exotisme ethnographique d'un Jack Vance (nous ne sommes pas loin de la notion de terroir cosmique que j'évoquais dans un précédent article) et la poésie d'un Cordwainer Smith. La prose d'AF Ruaud est superbe. Les Vents de Spica est sans doute l'un des meilleurs romans de SF français paru en 2008. A lire sans modération.

dimanche 14 juin 2009

Litterature d'idée

La Sf est une littérature d'idée. Cette phrase est aujourd'hui énoncé comme une antienne. On a l'impression d'un véritable matraquage. L'idée ne suffit pas à faire de la bonne SF. Cette réduction de la Sf à seule dimension de littérature d'idée est un des effets collatéraux du postmodernisme dans lequel est plongé le genre aujourd'hui. Littérature d'idée : finalement quand on lit cette définition on ne sait plus si idée est employé pour concept ou pour idéologie, on a la porte ouverte à toutes les interprétations. La Sf est certes une littérature de réflexion mais cette réflexion doit être au service d'un récit. Certains auteurs semblent avoir oublié que la littérature n'est pas une forme de cathèchisme laïc.
La Sf est aussi une littérature d'image. Le genre a créé ses propres images emblématiques (vaisseaux spatiaux, extra terrestres, robots, intelligences artificielles etc). Mais aussi de nombreux auteurs ont utilisé la SF pour extérioriser leurs univers mentaux et ont créé des mondes extrêmement visuels (Serge Brussolo est l'exemple qui me vient le plus facilement).
La SF est aussi une littérature d'univers. Et là on se rend compte qu'un univers est plutôt créé au service d'une idée et qu'aujourd'hui l'auteur de SF ne veut plus écrire que des paraboles. Le livre univers est absent de la SF des années 2000. Et c'est une absent qui est très parlante quand à une SF plus préoccupé de réflexion sur l'avenir, qui se veut un rôle politique q'autre chose. Quelques auteurs font encore briller une flamme littéraire et il semblerait que la décennie suivante voit le développement d'une véritable SF littéraire. Les signes avant coureurs sont là. La SF va enfin pouvoir redevenir une littérature d'image et d'idées et ne plus être seulement un préchi précha idéologique. Le genre va peut-être pouvoir parler d'autre chose que du réchauffement climatique ou de la critique du système néolibéral.

mercredi 3 juin 2009

Jack Vance et le terroir cosmique

Le terroir est un territoire ou vit une communauté humaine avec ses activités et ses coutumes particulière. Jack Vance transpose cette notion dans le cadre de ses space opera. Mais chez lui le terroir prend des dimensions variables : planétes, continents ou régions plus ou moins définies. Et surtout Il est capable parfois de présenter de véritables terroirs gigognes. Ainsi dans les chroniques de Durdane, le Shant est un terroir composé de 62 cantons qui sont autant de terroirs. Nous avons donc un macro terroir qui a son unité mais qui est composé de plusieurs micro terroirs qui ont eux aussi leur unité. Le micro terroir n'existe que parce sa culture est tolérée par les dirigeants du macroterroir. D'ailleurs le changement n'est pas absent des oeuvres de Jack Vance. Le propre du terroir humain c'est d'évoluer. Le personnage Vancien prend en main les destinées du terroir pour permettre son évolution que ce soit à la faveur d'une crise ( Gatzel Eszwane dans les Chroniques du Durdane ou Glawen Clattuc dans le cycle de Cadwal) ou parce qu'il est un étranger choqués par les injustices locales ( Adam Reith dans le cycle de Tschaî). Le terroir doit changer sinon il tombe dans le conservatisme et ses abus (qui peuvent parfois prendre un masque bienveillant comme le VPL de Cadwal). Le terroir prend un échelle cosmique. Une planète de l'Aire Gaïane peut être aussi bien elle même un terroir qu'un ensemble de terroir. Vance décrit très bien une terre, ses traditions, des personnages qui y sont attachés. Mais cet attachement à la terre va de pair avec un combat pour la liberté et surtout pour la justice. Nous avons toute une description tout sauf idéalisée de l'environnement des personnages. Mais il se dégage une certaine nostalgie mais qui n'exclut pas l'aspiration au mieux être.
Le terroir ne se limite pas au rural et au paysan. Il inclue l'urbain et l'intellectuel est aussi un personnage qui est capable de défendre le terroir qu'il aime. Le terroir chez Vance est finalement tout sauf une notion archaïque. Il essaie de nous montrer un terroir recomposé et tourné vers l'avenir.

mardi 2 juin 2009

Space opera, littérature du lien social.

Le space opera est une littérature du lien social. L'espace est devenu le lieu anthropologique de toutes les rencontres. C'est assez paradoxal. De Edmond Hamilton à Samuel Delany le héros de l'espace finit dans un bar, lieu paradoxal où l'on rentre en contact avec l'autre qu'il soit extra terrestre, mutant ou cyborg. Ce lieu prosaïque est indisociable du genre.
Mais il faut parler de deux auteurs qui ont traité de manière particulière le lien social. Samuel Delany dans Babel 17 nous présente un équipage qui vole au secours du lien social menacé par le virus linguistique Babel 17 qui veut rendre toute communication impossible. Chez Pierre Bordage les protagonistes défendent une certaine vision de l'humanité laissant fortement la place à la communicabilité, à la tolérance, et à la compréhension de l'autre. Il devront pour imposer cette vision de l'humanité combattre tout ceux qui veulent la détruire.
Aujourd'hui cette thématique du lien social est niée par des auteurs comme Alastair Reynolds qui fait de l'espace un lieu froid et sans âme. Les voyages durant plusieurs années ne permettent pas un lien social macrocosmique qui permet de donner une véritable identité à l'humanité dispersée. Il n'y même pas de compréhension culturelle puisque la communication entre les différents mondes est impossible. Karl Schroeder va plus loin. A la fin de Permanence il émet l'hypothèse que l'humanité ferait un progrès si les différentes communautés humaines dispersées ne communiquaient plus ensemble. La post humanité, qu'elle soit le fait d'entité desincarnée ou de démiurge tout puissant pose aussi ce problème de la faiblesse du lien social. Seul Peter Hamilton et Iain Banks ont réussi à construire des post humanités où le lien social demeure fort. Le premier parce que ses posthumains demeurent très humains, le second parce qu'il a choisi de les faire évoluer dans une société libertaire