samedi 24 décembre 2011

Les pièges du marketing éditorial

Au même titre que l'enfer est pavé de bonnes intentions, le marketing éditorial semble être semé d'embûches. C'est ce qu'ont découvert les éditions Bragelonne.
Mais reprenons l'histoire depuis le début. En 2006 Bragelonne crée son label poche Milady. Et qui dit changement de format, dit adaptation du réseau de diffusion et de distribution. Les nouveaux partenaires de l'éditeur ratissent plus large : librairie traditionnelle, chaînes culturelles, maisons de la presse (autre que celles du réseau Hachette), grande distribution. L'audience plus large de sa distribution a poussé le service marketing de l'éditeur à élargir sa base de lectorat vu que le le poche est censé avoir une diffusion plus large que le grand format. Et là, on choisi de mettre au coeur de ce nouveau label un lectorat féminin. Après sans soute plusieurs études de marché on en arrive à un nouveau concept la bit lit : de l'urban fantasy avec des heroïnes fortes et souvent un coté romance marqué. Il est clair que l'inscription de la grande distribution a sans doute joué dans ce choix d'élargissement. Mais voilà, Bragelonne s'est retrouvé piégé par ce choix marketing. Stéphane Marsan vient d'annoncer que le label allait s'ouvrir à la romance sans imaginaire. Ils auraient publié de la SF romance ou de la fantasy romance on l'aurait sans doute mieux pris. Le marketing est cohérent. Un éditeur qui veut conserver une partie de son lectorat en cas de déclin de son genre vache à lait. Ils se sont fait carrément piéger par leur propre construction marketing. Ils n'ont pas su trouver comment amener ce lectorat de la bit lit vers de la science fiction et de la fantasy traditionnelle. Et je pense par manque de temps.

La grosse erreur de Brage a été sans doute de même un peu trop d'oeufs dans le même panier. Et ne pas penser à plusieurs stratégies d'élargissement du lectorat vis à vis de plusieurs publics nouveaux. Et notamment je serais le premier à regretter qu'ils n'aient rien fait pour amener les amateurs de SF médiatiques vers la littérature.

jeudi 15 décembre 2011

Les espoir de l'imaginaire : Gulzar Joby

1 Peux tu te présenter en quelques mots ?
je suis auteur d'anticipation et de science-fiction, depuis 2007 où j'ai commencé à écrire, avec l'aide précieuse de deux amis correcteurs. après une centaine de nouvelles, dont une vingtaine publiée à vu de nez, je suis en plein écriture de mon premier roman extrait de 36, quai du Futur, nom générique pour l'essentiel de mon oeuvre écrite, une série de romans chronologiques narrant une Histoire possible de l'Humanité. .

2 Comment es tu venu à l'écriture ?
je ne sais pas vraiment !: j'ai beaucoup lu enfant, ma mère me racontait des histoires pour m'endormir, après il faut bien choisir, si l'on peut, un métier... en tout cas, par la bd, le cinéma et le livre, je m'intéresse énormément au travail des autres et pas que SF heureusement ! avant d'écrire au sens de la belle phrase, on raconte des histoires, il faut donc explorer l'art de la narration, et comme il n'y a pas d'école pour cela, allez fouiner dans les oeuvres des autres ! c'est un plaisir aussi bien sûr.

3 Peux tu nous parler de ta série de nouvelle d'anticipation policière : les enquêtes de l'inspecteur Zatopek ?
c'est un projet complémentaire de 36, quai du Futur, plus facile aussi. Zatopek est un inspecteur qui vit et travail en Belgique dans environ 80, 100 ans. la série policière de roman de gare se veut drôle, très facile à lire, de la SF pour ceux qui n'en lisent pas ! mais aussi satisfaisant pour les fans du genre. en fait, il s'agit d'évoquer l'Europe du proche futur, Zatopek enquêtant un peu partout.
le premier roman est programmé juste après le premier roman de 36, quai du Futur. trois novelas sont à la lecture sur le site de la revue Phenix, phenixweb.net à la rubrique "nouvelles".

4 Quels sont tes autres projets littéraires ?
pas grand chose ! si bien sûr, un feuilleton loufoque grand public, à priori destiné à la presse, papier ou numérique désormais, le "Gulzarama ou les aventures de Wictorius du futur", conçu en écriture quasi automatique. il est lisible sur mon blog 36quaidufutur.over-blog.com. particularité, il ne s'arrêtera pas...
j'en profite aussi pour lancer un appel à contributions pour une fanzilettre, fanzine à télécharger et imprimer soi-même à la maison, disponible sur mon blog à la rubrique "fanzilettre". merci.
Gulzar

lundi 12 décembre 2011

Extension du domaine du fandom

Il y a deux manières d'accroître le public des littératures de l'imaginaire :
- Le première c'est la légitimation par l'élite. C'est le chemin choisi avant nous par la littérature policière. Mais aujourd'hui la littérature noire française n'est plus une littérature policière. Il s'agit d'une littérature réaliste au sens du 19éme siècle. Une légitimation des littératures de l'imaginaire conduirait à une édulcoration du genre. La Sf se limiterait à l'anticipation à cours terme et à une poignée d'oeuvres de hard science. La fantasy vers une fantasy urbaine archi littéraire. Ce serait à mon avis un pis aller.
- La deuxième consiste à élargir la base du fandom. Et pour ce faire il faut séduire ceux qui s'intéresse à la Sf médiatique. Il faut une continuité des média et une littérature qui se situe dans le prolongement des autres média. Si l'on élargit la base du fandom, le cercle intérieur, les autres cercles concentriques du lectorat suivront. Ca ne se fera pas en un jour, mais je pense que ça vaut la peine.

dimanche 11 décembre 2011

Subculture totale

J'évoquais il y a quelques semaines Metal Hurlant. La force de cette revue c'est d'avoir compris que l'imaginaire n'était pas seulement de la littérature mais une subculture. Il devait y avoir complémentarité entre littératire, BD, audiovisuel. Mais à l'époque En France aujourd'hui, certains dans le fandom veulent séparer la la littérature des autres médias. La littérature est un média noble et ne doit pas être noyé dans la masse. C'est principalement la raison pour laquelle la SF ne marche pas en France. Et curieusement aujourd'hui ceux qui l'ont compris se trouvent dans la petite édition avec relativement peu de moyens ( Rivière Blanche, Voy'el, Ad Astra). Il faut jouer la carte de la complémentarité entre les médias. La littérature doit s'enrichir de l'influence du jeu de rôle, des jeux vidéos ou des mangas. C'est inévitable. De même les courants musicaux voire artistique peuvent également avoir un apport. Il ne faut pas le rejeter. Il faut que les littératures de l'imaginaire soient à l'écoute de la pop culture. Mais il faut aussi reconnaître que la France n'est pas les USA. La pop culture et la subculture de l'imaginaire ont des caractéristiques différentes selon les pays.Et il faut que la subculture de l'imaginaire made in France puisse imprégner les romans écrits par les auteurs français. Car c'est non seulement le dialogue avec la pop culture mais avec la société qui fait de la littérature de l'imaginaire ce qu'elle est. On a bien trop souvent calqué les schémas anglo saxons au lieu d'essayer de créer un modèle français.
Bref osons la subculture totale et regardons si ça fonctionne. Qui ne tente rien n'a rien.

mercredi 7 décembre 2011

Les espoirs de l'imaginaire : David Osmay

Cette fois ci c'est David Osmay qui se prête à l'exercice :

1 – Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis belge. J’ai 33 ans. Ma compagne et moi avons un fils, un mec génial de 15 mois qui nous apprend la vie. Un deuxième est en route. Voilà l’essentiel, je pense. Sinon, que dire ? Je suis ingénieur et bosse dans le domaine de l’environnement. Deux chats.


2 - Comment es-tu venu à l'écriture ?

Je crois que ce désir d’écrire s’est imprimé en moi quand j’ai commencé à beaucoup lire, vers neuf, dix ans. Il est parti d’un profond sentiment d’admiration et de gratitude envers les auteurs qui, avec talent, me donnaient tant de bonheur. Ces émotions-là n’étaient pas anodines, pour moi. C’était vraiment important. Ensuite, j’ai continué à lire, mais je n’ai pas écrit. J’éprouvais toujours un grand enthousiasme envers la fonction d’écrivain et ce qu’elle m’inspirait, mais je pense avoir refoulé le désir d’écrire en moi. Cependant (attention, cliché !), si on ne poursuit pas ses rêves, ce sont eux qui finissent par vous poursuivre. Dans ma vingtaine, ça a commencé à me tarauder. À 29 ans, je m’y suis mis.


3- Tu écris aussi bien de la SF, de la fantasy que du fantastique. Dans lequel des trois genres te sens tu le plus à l'aise ?

Si je le savais ! Mais après quelques années de pratique, je débute encore en écriture, sans avoir un but bien fixé (faire de la SFFF, ça oui, je sais). Alors j’expérimente, je m’amuse, je découvre ce qui me plaît. Pas si facile, car en tant que lecteur, la SFFF me plaît dans son ensemble. Plus jeune, j’ai lu des tonnes de King, Masterton, Koontz, Rice… Le fantastique-horreur ou même « romantique », j’adorais ça. Moorcock ou encore les Conan, j’aimais aussi. Je lisais Asimov, Dick, les anthologies de science-fiction, et c’était un trip d’enfer. À côté, j’ai commencé la fantasy à 11 ans en empruntant, complètement au hasard, le Seigneur des Anneaux à ma bibliothèque communale. Grande claque dans ma petite figure d’enfant. J’aimais aussi la littérature générale : les Patrick Cauvin de ma mère, les Croc-Blanc et compagnie, les Agatha Christie. Mais Poe, aussi. Lovecraft. Bob Morane. Un peu tout ce qui me tombait sous la main.
Au final, le transgenre m’attire bien. Ce serait une manière de réunir mes goûts de lecteur dans mes écrits.


4 - Tu es Belge. La manière belge d'envisager les littératures de

l'imaginaire est-elle différente de la manière française ?


Question difficile. D’une manière générale, peut-on subdiviser facilement des littératures francophones de l’imaginaire en sous-groupes en fonction de la nationalité ? Surtout dans le cas de la Belgique francophone, où la proximité géographique et culturelle avec la France favorise je pense une certaine proximité littéraire. Je n’irai pas plus loin. Je vais même botter en touche, par manque d’expertise en la matière.
Je conseille à ceux que ça intéresse de lire le récent Galaxies hors série qui traite de la « filière belge » en science-fiction. Entre autres articles et nouvelles, on y retrouve un papier très complet et instructif de Dominique Warfa. Vu l’exhaustivité de l’article, là, il y a de l’expertise !


5 – Peux-tu nous parler de tes projets littéraires ?

Continuer à lire de bons livres, déjà, à découvrir ce que la littérature de l’imaginaire nous offre. Surtout la francophone (j’ai beaucoup lu de traductions dans le passé). Côté personnel, je commence à me lasser des nouvelles. Avec quelques micro-nouvelles, je n’écris que ça depuis 2007, quand j’ai débuté. L’idée serait de poursuivre avec une novella ou un petit roman. Le genre reste à définir, mais j’ai tout de même quelques idées d’histoires en tête. Il est probable que je continue à rédiger des nouvelles pour les appels à textes les plus intéressants ou des projets particuliers menés de concert avec d’autres auteurs.