mercredi 28 décembre 2016

Nouveau Monde Hors Série 4

Un nouveau hors série pour Nouveau Monde consacré au dernier Tournoi des Nouvellistes. Comme d'habitude avec ce zine , les textes sont assez inégaux mais il y a de petites perles.
Jean Christophe Gapdy confirme tout le bien que je pense de lui. Il nous livre deux petits bijoux et nous découvrons une nouvelle facette de sa créativité. En effet outre une nouvelle de SF il nous propose aussi un texte de fantasy avec un univers excellent.
La révélation du numéro c'est Yoann Bruni avec un récit évoquant le fanatisme religieux qui nous montre que le monstre n'est pas forcément celui que la société désigne ainsi. Autre nouvelle venue, Rachel Fleurotte, nous propose un récit de chasse au monstre dans la Rome antique.
Richard Mesplède, Pascal Bléval, Erik Vaucey ou encore Donald Ghautier, vieux routiers du webzine viennent confirmer leurs talents. Mais l'on trouve aussi de bons textes signés Eloise de Valsombre, Emmanuel Delporte, Céline Reinert, Marine Jehano, Alex Evans ou encore Chimène Peucelle. Je suis moins fan des autres textes même si certains sont très bien.

mardi 6 décembre 2016

Au delà de la hype.

Bon, mon article précédent fait parler et a provoqué une polémique que je ne cherchais absolument pas. La hype, c'était en grande partie un ressenti de ma part. Certains auteurs qui se rapprochent de la blanche ou qui traitent de thèmes dans l'air du temps sont mis en avant par le fandom et sont présentés comme des chefs d'œuvre incontournables.
Je ne voulais pas insulter qui que ce soit, j'ai eu la dent assez dur dans mes phrases, je le reconnais.

On va développer les choses et argumenter.
Je suis de ceux qui ont toujours contesté le rapprochement avec la blanche. Pour moi ce sont deux littératures tellement différentes dans leur régime sémiotique. L'imaginaire est à dominante narrative, la blanche à dominante passionnelle. Parce que par blanche ce n'est pas la littérature générale dans son ensemble que je désigne mais bien la littérature psychologique et dramatique.
Le récit passionnel je ne peux absolument pas le lire et ce n'est pas ce que j'ai envie de trouver dans l'imaginaire. Le récit passionnel c'est quand ce sont les tensions entre les passions humaines qui forment le moteur du récit. Ca m'ennuie.
Comme la métaphysique m'ennuie. C'est d'ailleurs pour ça que je me suis forcé à fini un roman comme Spin que j'ai détesté. Je préfère nettement la SF et la fantasy quand elle s'attache à l'anthropologie, les grandes questions philosophiques à la base de nos civilisation. C'est dans ces moments que je trouve les littératures de l'imaginaire passionnantes. Et il y a plein d'auteurs qui œuvrent dans ce sens et beaucoup de français et ça c'est bien.
Qu'il y ait des auteurs ambitieux c'est un bien. Mais que certains d'entre eux essaie de couper les ponts avec une certaine identité du genre, je le regrette. Même si je sais bien que ces choses là ça fait partie de l'évolution du parcours de vie d'un auteur. Mais il y a derrière la croyance qu'il faut se détacher d'une certaine vision des littératures de genre, je ne la partage pas. Je pense au contraire que c'est par le dialogue avec les autres média que la SF et la fantasy peuvent conquérir un nouveau public. Et que ce n'est pas antinomique avec des œuvres bien écrites.
Sans l'arrivée d'auteurs et d'éditeurs issus du jeu de rôle dans les années 90, il n'y aurai sans doute pas de fantasy française aujourd'hui. Sans les dessins animés japonais de SF des années 80 et les comics américains chez LUG, la SF n'aurait pas relevé la tête au début des années 90. Et il faut bien voir que le public rôliste par exemple a participé au bouche à oreille d'une œuvre comme les Guerriers du Silence de Pierre Bordage. Donc le contact avec les fandoms proches est nécessaires. Il faut arrêter de faire des gamers un objet de moquerie. Il faut au contraire penser à eux comme à un lectorat potentiel.

dimanche 27 novembre 2016

Que reste - t - il de notre hype ?

La hype, l'imaginaire n'y échappe pas, surtout en France. Mais quelque part la hype c'est le mal. La hype c'est l'anti-buzz. La volonté de quelques acteurs du fandom de mettre en avant ce qu'ils pensent branché.
Et là on  peut se demander ce qu'il reste ces hypes des années 2000.
Pourquoi a-t-on mis en avant David Calvo et Fabrice Colin plutôt que Nico Bally ?
Pourquoi a-t-on mis en avant Léa Sihol plutôt que Nathalie Dau ?
Pourquoi a-t-on mis en avant Catherine Dufour plutôt que Charlotte Bousquet ?
Pourquoi a-t-on mis en avant Jeanne A Debat plutôt que Timothée Rey ?
Pourquoi aujourd'hui met - on en avant Bruno Pochesci plutôt que Jean Bury ou Phil Becker ?

La seule hype vraiment mérité c'est Jaworski. Bref ça ne fait pas lourd. La hype sert - elle à étouffer le buzz ? Ce buzz qui a été utile dans les années 90 et qui a permis à des auteurs comme Pierre Bordage, Serge Lehman, Ayerdahl, Laurent Genefort en SF ou Mathieu Gaborit en fantasy de se faire connaître et d'avoir le succès qu'ils méritent. La hype a - t - elle été contreproductive ? Sûrement quelque part.
Les auteurs la recherche même. On a le cas de Laurent Kloetzer, qui d'auteur de fantasy de bon niveau littéraire, certes, mais très abordable, s'est laissé griser par la volonté de faire la hype et a glissé vers une SF branchouille pour bobo.
Bref peut être que revenir au bouche à oreille ne serait pas un mal. Au fan qui parle au fan et qui oublie un peu les prescripteurs du milieu. Il faut se souvenir que la hype n'est pas forcément un phénomène récent. Dans les années 80 il valait mieux mettre en avant Jouanne ou Volodine plutôt que Richard Canal. Ou encore Barbéri plutôt que Boireau ou Sylvie Lainé. On a l'impression que l'histoire bégaye puissance deux.

mercredi 19 octobre 2016

Les espoirs de l'imaginaire : Grégory Covin

1 - Peux tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Grégory Covin. Je suis né en 1975 sur les hauteurs de Rouen.

2 - Comment es tu venu à l’écriture ?

Gamin, je jouais aux Livres dont vous êtes le héros. Les Dragons d’Or, Défis Fantastiques, La Voie du Tigre. J’adorais ça. Puis un ami m’a fait découvrir les jeux de rôles via WarHammer. J’ai très vite été emballé, et eu l’envie de devenir maître du jeu. A cette époque, je lisais H.P. Lovecraft et me suis donc naturellement tourné vers L’Appel de Cthulhu. Finalement, quand il est devenu difficile de se réunir entre amis, à l’époque où je suis entré en Fac, je me suis mis à l’écriture. En 2003, j’ai envoyé un texte à la revue Science-fiction magazine, et il a été accepté (En regardant passer le train, SF Mag 38). Depuis, j’écris principalement pour répondre à des appels à textes, voyant les thèmes proposés comme autant de défis… fantastiques.

3 - Ton thème de prédilection semble être l’horreur cosmique. Qu’est ce qui t’attire dans cette thématique ?

Je fonctionne par cycles. Fan de Lovecraft et Masterton, j’ai commencé à écrire des récits de terreur/horreur. Avant de passer à autre chose ; Heroïc Fantasy, science-fiction. Depuis quelques années, j’aborde une facette plus spirituelle et philosophique. Ces récits sont plus complexes et sans doute moins faciles à faire publier, mais ça ne m’empêche pas de les écrire. Mes bases littéraires sont cependant toujours là. Je suis indéniablement imprégné par la cosmogonie Lovecraftienne, et elle revient régulièrement dans mes écrits.

Je constate ainsi que l’Ecriture est une question de strates. Les textes que j’écris aujourd’hui sont très différents de ceux que j’écrivais il y a cinq ans par exemple ; et chaque nouvelle est un jalon de plus dans une certaine forme de réflexion. D’où cette notion de cycles. Quand j’ai cette sensation d’avoir répondu, en la prenant sous tous les angles, à une question que je me posais, mon cycle se termine et j’entame quelque chose de totalement nouveau.

Ce qui m’attire dans l’horreur cosmique est ce besoin en tant qu’auteur de se laisser aller à puiser dans la démesure. De s’ouvrir l’esprit à imaginer toujours plus grand – pas seulement des horreurs, mais des concepts, des croyances, des lois. J’ai ainsi écrit un triptyque que j’ai terminé il y a peu ; le premier texte est sur Dieu, le second sur l’Antéchrist et enfin le troisième sur l’Homme. Ce qui est amusant et intriguant, c’est que je n’ai compris seulement en finissant le texte sur l’Homme qu’ils étaient liés entre eux. Qu’ils répondaient à une question mais que je n’aurais pas abouti au troisième sans avoir écrit le premier, puis le second. C’est une sorte de Rubik cube qui finit par aligner toutes les bonnes couleurs à force de manipulation. Je suis mon premier lecteur, et l’écriture est une façon de développer ma pensée, de faire face à mon moi profond, et de savoir ce que je pense intimement. Bien évidemment, tous les textes ne sont pas des réponses à certaines questions ; l’écriture doit avant tout être un voyage cahoté d’incroyables rebondissements. Mais certains textes peuvent se révéler d’étranges prismes.

4 - Bien qu’étant un petit maître francophone de l’horreur, tu n’as jamais été publié par des éditeurs comme Malpertuis ou la Clé d’Argent qui pourtant publie énormément d’auteurs de fantastique horrifique. Pourquoi avoir choisi de ne pas leur proposer de textes ?

Je suis un peu déviant et ne cherche pas forcément les éditeurs les plus connus. La preuve, je ne connais pas ceux que tu cites. J’ai réussi un premier concours chez Mots et Légendes (en 2009 – Dans les Ténèbres), la relation avec l’éditeur s’est très bien passée, et me suis donc attelé à un autre texte lorsque j’ai eu le thème du concours suivant (L’empreinte du Mal, en 2010, a ainsi été publié). Trois autres textes ont vu le jour par la suite, jusqu’à travailler sur une novella pour ce même éditeur, Le Nouveau Règne. Je suis un auteur fidèle à l’éditeur qui croit en moi et tente ainsi avant tout de lui proposer des textes en lien aux concours qu’il propose.

5 - Peux tu nous parler du Nouveau Règne ?

Je n’ai jamais lu Conan (ou plutôt seulement des comics publiés chez Marvel), mais j’ai un jour été contacté par Emmanuel Collot, de Science-fiction magazine, qui préparait une anthologie sur Robert E. Howard, avec une première partie sur l’auteur et une seconde sur des novellistes qui écriraient sur son personnage. Je lui ai proposé un texte d’Heroïc Fantasy, et il a été publié chez Eons (Les Mangeurs des Sables, in Les Enfants de Conan). Cette expérience m’a beaucoup plu car je n’avais alors pas l’habitude d’écrire des récits de ce genre littéraire. Quand Ludo, de Mots et Légendes, a demandé à des auteurs de lui envoyer des novellas, j’ai eu l’envie de retrouver mon personnage, Thorn, mais de le passer en second plan. Le personnage principal est ainsi une femme, N’Hil, qui détient dans son organisme une entité qui cherche à s’emparer d’elle, mais apte également à la guérir de ses blessures (afin que l’enveloppe de son futur hôte reste en bon état). L’intrigue jongle avec l’action et la psychologie du personnage qui perd pieds. N’Hil va tenter de trouver un remède pour Thorn, qui a été empoisonné. Elle a pour mission de rejoindre la garde personnelle de la reine du royaume, afin de se rapprocher d’elle et l’assassiner. Acte commandité par le roi lui-même. Mais elle va comprendre qu’un ennemi invisible investit les lieux et le pouvoir en place, pour le renverser. Et qu’elle le sert peut-être sans le savoir. N’Hil va ainsi devoir avancer en doutant de ce qui l’entoure, tout en gérant cette chose en elle qui, à son niveau, l’envahit tout autant. C’est un récit à l’univers gothique, bourré d’action et de rebondissements, de scènes sexy, avec un personnage central que le lecteur devrait apprécier (voilà, j’ai fait ma pub ).

6 - Quels sont tes autres projets littéraires ?


Quand les corrections du Nouveau Règne seront terminées (courant novembre), je partirai en quête d’un nouveau concours de nouvelles. Pour l’heure, j’attends des réponses d’appels à textes et la sortie pour mars prochain de La Grande Aventure aux éditions Nutty Sheep.

dimanche 16 octobre 2016

La fantasy urbaine et ses courants

Comme je fais partie des gens qui en ont marre de lire n'importe quoi sur la fantasy urbaine, j'écris cet article pour permettre de mieux s'y retrouver. Fréquentant depuis longtemps les cycles de critiques et d'infos anglo-saxons, je suis arrivé à une classification qui n'est sans doute pas exhaustive mais qui permet déjà de déblayer le terrain.
- Le courant hardboiled gothique, sans doute le plus connu en France. Reprend les codes du récits de détectives de roman noir dans un quotidien peuplé de créatures surnaturelles. C'est les Bloodties de Tanya Huff, les dossiers Dresden de Jim Butcher, les Mercy Thomson de Patricia Briggs et toutes les autres séries du même genre.
- Le courant pulp / comics. Un courant qui comme son nom l'indique est largement inspiré par le pulp avec des héros plus grand que nature. Ce courant s'est pas mal développé depuis quelques années. C'est la série des Eddie Drood de Simon Green, les Shadow Ops de Myke Cole, les Incryptid de Seanan McGuire, les Valducans de Seth Skorkovsky ou la série Owl de Kristi Charish. Des romans qui mettent en scène des aventuriers, des agents secrets ou membres d'organisation secrète ou encore des militaires dans une ambiance tournée vers l'aventure et l'action.
- Le courant "Harry Potter pour adulte". La magie est là et les magiciens forment une société parallèle parmi les humains. On trouve évidemment la série des Magiciens de Lev Grossman, les Rivières de Londres de Ben Aaronovitch, la série Marla Mason de T.A Pratt, les Matthew Swift de Kate Griffin et les Alex Verus de Benedict Jakka. C'est un courant à dominante britannique comme on le voit avec les auteurs cités en exemple.
- Le "courant littéraire". Courant historique des origines de la fantasy urbaine. Plus proche du fantastique nous avons l'arrivée d'un élément de merveilleux dans le monde réel qui bouleverse le quotidien de personnages ordinaires ou alors des œuvres qui mettent en scène des personnages tentant de réenchanter le monde avec leurs pouvoirs. Ce sont des auteurs comme Charles de Lindt ou un roman comme le Dernier Magicien de Megan Lindholm. C'est un courant né dans les années 80 où il était dominant et est aujourd'hui le moins abondant mais donne toujours naissances  à de nouvelles œuvres.
- Le courant occulte. Créé par Neil Gaiman, il parle de sociétés cachées parmi nous depuis la nuit des temps mais dont les humains n'ont pas conscience. Le courant "Harry Potter" pour adulte est en fait qu'un dérivé de ce courant là. Harry Potter au départ avant de devenir une œuvre culte appartient à ce courant.

mercredi 12 octobre 2016

La fantasy urbaine en France

En surfant sur le web je suis tombé sur un article du site Vampires et Sorcières tirant la sonnette d'alarme sur le piètre état du marché de la fantasy urbaine.
Je pensais naïvement que c'était le segment qui marchait. Mais en fait, non. C'est là qu'il y a eu le plus de séries abandonnées. Et finalement quand on y réfléchit ce n'est peut être pas si étonnant.

D'une part la fantasy urbaine n'existe pas. En tout cas chez Bragelonne. Il y a d'un côté la bit lit, ce non genre créé pour un impératif marketing pour servir de cheval de Troie de l'imaginaire dans la grade distribution ( encore une stratégie qui a foiré d'ailleurs), de l'autre le fantastique. Tout roman de fantasy urbaine qui n'est pas bit lit pour eux est du fantastique. Pour preuve Les Dossiers Dresden ont été lancé dans la collection L'Ombre avec l'échec que l'on connaît.
Le terme bit lit a tellement été repris par la concurrence pour désigner la fantasy urbaine avec une héroïne féminine forte, que le concept même de fantasy urbaine a été complétement effacé. Quand un roman de fantasy urbaine met en scène un protagoniste masculin, un groupe d'individus des deux sexes, ou une héroïne n'ayant pas le profil d'un personnage de bit lit type, ça n'existe tout simplement pas. Les ravages du marketing illustré par l'exemple.
A coté de ça de la fantasy urbaine on en trouve là où l'on ne s'attend pas à en trouver. Dans le catalogue Rivière Blanche, dans la collection Noire a été publiée la série Panthéra de Pierre Alexis Orloff. Il suffit de consulter le quatrième de couverture pour se rendre compte que c'est de la pure fantasy urbaine. Je ne les aie pas lu personnellement mais ils ont bonne réputation. Et dans quelques mois ils vont publier un autre roman de fantasy urbaine.
La fantasy urbaine française a quelques fleurons. J'ai passé un bon moment de lecture sur les 81 Frères de Romain Dhuissier. Et il y a pas mal d'autres petites choses chez des petits éditeurs.

Mais je me demande si la popularité ne viendra pas à la fantasy urbaine par le régionalisme. A l'instar du polar qui a accru sa popularité dans les années 2000 avec l'apparition du polar régional, est ce qu'il n'y a pas la place pour une fantasy urbaine régionale ? Les villes française, que ce soit des métropoles ou des villes moyennes d'ailleurs, sont riches en histoire et en légendes. Tout un terreau sur lequel l'on peut bâtir des mythologies.

mardi 11 octobre 2016

Rapprochements

Quand la SF a essayé de se rapprocher du polar dans les années 80, ça a surtout profité au polar.
Quand la SF a essayé de se rapprocher de la blanche plus récemment, ça a surtout profité à la blanche.
Quand la fantasy a essayé de se rapprocher de la romance au début de cette décennie, ça a plutôt profité à la romance.

Il serait temps que les littératures de l'imaginaire ne soit à la remorque de personne d'autres et joue la carte du dialogue entre les média. Ca fait assez longtemps que je prêche dans le désert ou presque à ce sujet (mais il semble que d'autres se remue aussi depuis quelques mois).
Parce que :
- Quand la fantasy se rapproche du jeu de rôle ça marche.
- Quand les littératures de l'imaginaire se rapproche de la BD, ça marche aussi.

mercredi 5 octobre 2016

Les espoirs de l'imaginaire : Patrice Mora

1 Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je vais essayer même si je trouve toujours cet exercice d’une extrême difficulté. Je suis né dans les années 70 près de Paris, mais je grandis dans les environs de Nice, à Cagnes-sur-Mer pour être précis. Fuyant le brouhaha de la Riviera je me réfugie en Norvège dès 2005 date à laquelle j’ai commencé à écrire d’une manière un peu plus sérieuse, je rêve ou cela nous amène à ta seconde question ?

2 Comment es-tu venu à l’écriture ?
C’est une question que je me pose souvent, mais à vrai dire je crois que j’ai toujours écrit. Petit garçon, j’élaborais déjà des histoires plus ou moins complexes pour mes Playmobil et autres Big-Jim, les quarantenaires apprécieront sans doute les références. À l’adolescence c’est l’appel du jeu de rôle qui a alimenté mes nuits blanches dans la rédaction de scénarii plus ou moins fouillés et puis, à force de coucher des mots sur du papier j’ai eu envie d’écrire une histoire complète avec un vrai début, un développement et une chute et depuis j’essaye d’améliorer ma technique d’écriture, de peaufiner les ambiances, d’accepter les critiques afin d’avancer dans ma quête d’auteur « débutant »

3 Peux tu nous parler de l’Emprise du Lwa, ton premier roman paru récemment chez Le Petit Caveau ?
Tout d’abord, je tiens à remercier les Éditions du petit caveau pour leur confiance et leur professionnalisme. Sans eux, jamais ce projet n’aurait pu voir le jour. En ce qui concerne les protagonistes mis en scène dans "L’emprise du Lwa", ils sont nés dans une nouvelle destinée à une anthologie sur Jack l’Éventreur. Si l’anthologie n’a malheureusement jamais vu le jour, je me suis tellement amusé avec Sir Thomas et son compère Mortimer que j’ai décidé de développer ces deux personnages dans un ouvrage ou leurs personnalités pourraient s’épanouir. Les deux gentilshommes évoluent dans une société secrète chargée de réguler les interactions entre les princes démoniaques de Pandémonium et l’humanité. Dans un cadre précieux, nos deux héros louvoient dans les hautes sphères du gratin parisien. Là entre deux mondanités, ils attirent l’attention d’un Lwa. Le récit nous entraine alors dans un dangereux jeu de cache-cache où les deux gentilshommes perdront leur statut de « chasseur » pour se retrouver dans la peau du gibier. Entrainés malgré eux dans les profondes racines de la religion vaudou, ils devront faire face à la cruauté du Lwa. Il m’est toujours très difficile de parler d’un roman sans en dévoiler toute l’intrigue, il te faudra donc lire le roman pour en savoir plus.
4 Quels sont tes autres projets littéraires ?

Beaucoup de projets et pas assez de temps. Je termine actuellement un roman qui mêle étroitement érotisme et horreur. Les deux genres peuvent bien entendu choquer, mais je suis plutôt satisfait du premier jet. J’ai bien entendu dans mes cartons une nouvelle aventure pour nos deux compères. J’aimerai notamment y développer tous les aspects de cette « Loge » où ils évoluent tout en décrivant le Bergen des années 1890. Quelque chose me dit que les grands anciens devraient être de la partie, mais pour l’instant je n’en dis pas plus. Je te remercie une nouvelle fois de m’accorder cette interview et j’espère pouvoir rapidement donner vie aux nouvelles aventures de Sir Thomas Bartholomew Lawrence et du Major William Eliasus Mortimer

vendredi 30 septembre 2016

Zones blanches

Les éditeurs en parlent. Les littératures de l'imaginaire se vendent mal. Et d'aucun de blâmer la surproduction. Mais en fait il faudrait parler plutôt de sous consommation.
Et ce pour une bonne raison l'imaginaire est absent d'une bonne partie du territoire français. Les zones rurales et les petites villes arrivent en tête. Dans bonne nombre de petites villes la situation s'est même dégradée. En effet au début des années 90, on trouvait dans les maisons de la presse des collections de poche (Fleuve Noir Anticipation, J'ai Lu SF, Pocket SF). Aujourd'hui les maisons de la presse de ces territoires ont abandonné le poche.
Mais je sais que bon nombre de villes moyennes ne sont pas non plus dans des situations enviables. Dans certaines il n'y a bien souvent que des librairies de deuxième niveau bien plus intéressée par la blanche que par les littératures de genre. Et l'imaginaire quand il existe est plus souvent à chercher dans les Espaces Culturels Leclerc avec une offre réduite d'où les petits éditeurs seront souvent absents.
Il nous faut trouver des solutions reconquérir ou conquérir ces territoires.

samedi 24 septembre 2016

Vers une régionalisation du fandom

Le gros problème du fandom français c'est sa centralisation. Chez nos voisins européens il existe en parallèle du fandom national, des fandoms régionaux ou locaux qui entretiennent un dialogue fructueux avec le fandom national.
Mais depuis quelques années il semble y avoir un frémissement.
En Auvergne l'association Gandahar organise les Aventuriales et publie la revue homonyme.
En Limousin, la revue Léberon s'est spécialisée dans la publication d'auteurs d'imaginaire locaux.
Dans l'agglomération lyonnaise, des groupes comme la GANG ou les Lyonnes de la SF, ont fait beaucoup pour défendre les genres de l'imaginaire. Et aujourd'hui de nombreuses manifestations sont organisées.
En Bretagne, le centre de l'imaginaire Arthurien fait beaucoup pour la fantasy.

Des initiatives encore un peu timide mais qui semble aller dans le sens d'une régionalisation nécessaire. Il y en a sans doute d'autres. Mais ce n'est clairement que début.

mardi 20 septembre 2016

Les erreurs du Fleuve Noir

Dans les années 80 la collection Anticipation a connu son apogée qui a précédé de peu son chant du cygne avant de s'éteindre en 1996 après un long déclin.
Ce déclin aurait largement pu être évité si la collection avait pris un tour plus moderne. Déjà rompre avec le sacro saint formatage des 180 000 - 200 000 signes.
Mais c'est surtout de diversité qu'avait besoin la collection. Il fallait publier des auteurs féminins. Il y en avait dans le fandom qui publiaient dans les fanzines et prozines de l'époque ( Elisabeth Campos, Micky Papoz, Chantal Delessert pour n'en citer que quelques unes. La revue belge Phénix publiait pas mal d'auteurs féminins à l'époque). Même après l'arrivée de Nicole Hibert à la tête de la collection il n'y en a pas eu beaucoup.
Il fallait aussi publier des auteurs plus rock'n roll qui amenait dans la littérature de science fiction un esprit proche de celui de Metal Hurlant en BD. Ils ont bien publié Brussolo et Wagner mais ça fait peu. Je ne m'explique pas d'ailleurs qu'il n'y ait pas eu de pont entre les deux. Absence d'auteurs ou rejet des éditeurs par rapport à des textes plus violents, plus crus et plus weirds ?
Peut être fallait - il laisser tomber les transfuges du polar et de l'espionnage qui étaient souvent les plumes les plus médiocres de la collection.

Anticipation avait inclus des auteurs de fantasy à partir de 1981 (le premier titre relevant du genre était Tamkan le paladin de Gabriel Jan). Mais avec le développement du jeu de rôle, la créativité  se développait en matière de fantasy. Pour avoir bien connu le milieu du jdr au début des années 90, il s'agissait d'un vivier potentiel d'auteurs. Il aurait fallu à partir de 85 ou 86 créer une collection de fantasy bien séparée d'Anticipation en considérant le public rôliste comme l'une des cibles.

Bref il fallait élargir son audience à de nouveaux publics en jouant les cartes du dialogue et de la diversité. Pour avoir raté le coche le Fleuve Noir a malheureusement payé les pots cassé. L'évolution débuté à partir de 1997 avec la collection Science Fiction est arrivée bien trop tard.

dimanche 28 août 2016

Nouveau Monde N° 10

Voyage au cœur des mythes, tel est le thème de ce numéro. Certains auteurs ont choisi d'aborder le thème d'une manière métaphysique (M'Isey, Franck F Monrise, Lucas Corbeaux, Eric DeBlois) et ne m'ont pas vraiment convaincu. Mais il y a aussi du bon voire du très bon dans ce volume. Le meilleur texte est sans contexte celui de Floriane Soulas qui reprend le mythe arthurien dans un décor steampunk. Ce n'est d'ailleurs pas la seule auteure qui a choisi de reprendre ce mythe médiévale. Anthony Boulanger fait du roi Arthur une star de la real TV dans un texte humoristique. Les mythes grecs ont inspiré plusieurs auteurs et ont donné de bons textes. La palme allant à Catherine Bolle qui nous fait visiter le domaine de DJ Hadès par Orphée. Nous retiendrons aussi la belle transposition de la mythologie mésopotamienne par Catherine Loiseau ainsi que le retours sur la Genèse judéo-chrétienne que nous a fait Kyoko.
Nouveau Monde est en train de se bonifier au fil des numéros. Ce qui est une bonne chose car le webzine arrive à combler un certain nombre de manque.

samedi 13 août 2016

Réflexion et imaginaire

Plus j'y pense plus je me rends compte que les littératures de l'imaginaire sont l'un des derniers lieu dans le monde culturel où l'on réfléchit encore à ce qu'est le récit, ce qu'est la narration, ce qu'est un univers et comment on le construit. Ces réflexions sont très poussées dans le monde anglo-saxon mais en France il est quelques auteurs qui s'y consacrent. Lionel Davoust revient régulièrement sur ces thématiques sur son blog, Thomas Géha a publié quelques billets intéressants sur le sien il y a quelques années. De plus en plus de tables rondes s'y consacre sur les festivals.

vendredi 15 juillet 2016

Régionalisons le fandom

Quand on se penche sur la structuration du fandom chez nos voisins, quelque chose frappe. En Italie, en Allemagne, en Espagne le fandom est décentralisé. A côté des structures nationales, il existe des structures régionales : des associations d'auteurs au niveau d'une région voire parfois au niveau d'une ville, des conventions régionales. Ce n'est malheureusement pas le cas chez nous. Certes on voir apparaître de nombreuses manifestations en régions et c'est un début.
J'espère que cette tendance va se dessiner chez nous aussi. Parce que ce n'est que comme ça que nous progresserons.

mardi 12 juillet 2016

Nouveau Monde Hors série n°3

Ce numéro vise à partager certains textes issus du concours Au Cœur de l'Arène organisé par Ymaginère et Nouveau Monde.
Deux auteurs sont particulièrement mis à l'honneur. Tiphaine LeVillain se montre aussi à l'aise dans la fantasy et dans la SF (notamment le post apocalyptique). Elle a une écriture assez sensible et l'on sent que l'on en a pas fini avec elle. Elle va être probablement une des auteures qui va monter ces prochaines années.
La véritable surprise c'est Jean Christophe Gapdy. Auteur que je ne connaissais pas qui nous livre des textes qui ne dépareraient pas dans une revue pro. Et il est aussi à l'aise dans la SF que dans la fantasy urbaine.
Le webzine propose aussi des nouvelles de Richard Mesplède, Frédéric Lyvins, Eloise Valsombre, Yoann Bigue entre autre.
Un numéro à déguster et qui prouve que Nouveau Monde se bonifie de plus en plus.

jeudi 30 juin 2016

Les espoirs de l'imaginaire : Eric Colson

Qui suis-je ?
un type de quarante ans passionné par trop de choses. Entre le lecture, l'écriture, les arts graphiques, la photographie, l'astronomie, l'aéromodélisme, le sport, l'amour (aussi et surtout, car n'est-ce-pas le plus important dans une vie ?), mes journées sont bien remplies. J'aimerais avoir une seule passion, cela me dispenserait de me disperser. Mais Dieu m'a voulu autrement ! Je plaisante, je suis plus athée que Richard Dawkins. 

Comment suis-je arrivé à l'écriture ?
je lis, et j'ai toujours beaucoup lu. Et puis, il y a aussi cette manie (ou psychose, faut que j'en parle à un médecin un de ces jours) de m'imaginer des scènes, des dialogues, dès que je réalise une activité qui n'implique pas de faire chauffer le cerveau, du genre la course à pied. Il fut un temps où il m'arrivait même de parler à voix haute, de m'exclamer. Bref, plutôt que passé pour un fou, j'ai tenté de traiter cette bizarrerie d'enfant en écrivant ce qui me passait par la tête. Une seconde étape fut d'en faire quelque chose de compréhensible par les autres. Je ne suis pas sûr d'y être parvenu.

Mes influences
je connais assez peu le travail d'Andrevon. Je lis assez peu de SF ou fantastique à vrai dire. Je lis quasi exclusivement de la littérature blanche. Mes auteurs préférés sont des types comme Amin Maalouf, Romain Gary, Joseph Kessel... 

Mes principaux projets littéraires
depuis deux ans, je travaille sur un roman. Le premier jet est fini. Enfin, un premier jet déjà bien abouti, car je me livre à se seconde relecture. Comme je ne suis pas particulièrement pressé, je prends mon temps, je façonne les phrases, les affine comme un amant qui prend le temps d'aimer. Et ça tombe bien, car le sujet principal est la sexualité, cet espace de liberté qui fait si peur aux religieux qu'ils en viennent à dire qui doit faire quoi avec qui ! Mon héroïne, Floralie, aime faire l'amour et ne s'en cache pas. Elle se pense libre. Pourtant, elle fera tout effacer l'attirance qu'elle ressent pour une femme. Tout cela sur fond d'attentats (non, je ne surfe pas sur l'actualité, mon projet est plus vieux que la vague récente d'attentats). Pas de la SF, mais de l'anticipation. Le monde décrit dans ce projet est le nôtre dans quelques années, du moins, la perception que j'en ai. Rien de bien révolutionnaire, simplement mon ressenti avec mes personnages, dans un pays que je chéris, la Provence.
J'aimerais finir ce projet avant la fin de l'année. 

J'ai déjà commencé à réfléchir une autre idée. Pour le moment, c'est assez confus, je n'ai pas encore les personnages, ni le découpage des scènes. J'ai l'idée et la volonté, ce qui est pas si mal en définitive. Le pitch : après un accident émotionnel (comprendre un amour très fortement déçu), un homme perd peu à peu sa moralité en se noyant dans la multiplicité des possibles pour chaque prise de décision, chaque action. 

samedi 25 juin 2016

Des webzines au roman

Je vous ai dit tout le bien du webzine Nouveau Monde qui se bonifie de numéros en numéros. Parmi les auteurs qu'ils ont révélé, il y a Emmanuel Delporte qui vient de signer son premier roman chez L'Ivre Book. L'an dernier une autre de leur révélation, Solenne Pourbaix avait signé un roman chez Rivière Blanche. Et bientôt Alex Evans qui a débuté chez eux également va signer son premier roman en format papier après avoir publié plusieurs novella en format numérique. Et je pense que ce n'est pas fini.

Mais les autres webzines que j'aime voient aussi leurs auteurs passer à la vitesse supérieure. Ainsi Patrice Mora révélé dans le numéro 11 d'Outremonde vient de publier son premier roman chez le Petit Caveau.

Quant à Jean Bury l'une des révélations Mots et Légendes, il a signé plusieurs novellas et romans, notamment aux éditions RRoyz et chez d'autres petits éditeurs.

On le voit la micro-édition et les small press permet largement à ceux qui ont débuté dans les fanzines et webzine de se faire connaître. Et même s'ils ont choisi un imaginaire populaire. Et je trouve ça plutôt bien et sain.

jeudi 23 juin 2016

People, vous avez dit people

Là où l'on se rend compte de la popularité de la SFFF c'est lorsque les peoples s'y attaquent. Récemment l'actrice Claudia Christian a fait paraître un roman chez Tor, Wolf's empire. Ce n'est pas la première à le faire. Dans les années 2000 on avait par exemple une série de fantasy urbaine signée par Amber Benson ( l'actrice qui joue Willow dans Buffy). Encore avant Bruce Boxleitner a été un habitué de la chose. Il a notamment publié plusieurs romans chez Ace à la fin des années 90, de même que d'autres acteurs hollywoodiens comme Peter Jurasik ou Linda Evans.
Je passe également sur une anthologie de sword and sorcery avec des nouvelles écrites par des chanteurs de groupes de metal.
Bref aux USA la culture de l'imaginaire parle également à des gens connus et ils n'hésitent pas à s'en faire porte parole. En France, ils auraient du mal à dire qu'ils aiment la SF ou la fantasy. Ils auraient trop peut de n'être plus pris au sérieux. C'est dommage. Parce que pour "dédiaboliser" la culture de l'imaginaire il faut peut être passer par des portes paroles qui ont un certain poids médiatique.

lundi 20 juin 2016

Les espoirs de l'imaginaire : Luce Basseterre


1 Peux tu te présenter en quelques mots ?
Comme, j’en avertis le lecteur égaré sur mon site, Luce Basseterre n’est pas mon nom, mais un pseudo. Qui je suis n’a que peu d’intérêt, mais mon parcours est à la foi commun et anticonformiste. Bref, mieux vaut passer tout de suite à la question suivante

2 Comment es tu arrivé à l'écriture ?
J’imagine des histoires et des univers depuis toujours, cependant je n’ai commencé à les coucher par écrit que très récemment, plus exactement en aout 2009

3 Tu viens de sortir ton premier roman les Enfants du passé, peux tu nous le présenter ? 

le quatrième de couverture l’introduit plutôt bien. Du Space Op avec des aliens, des navires incroyables, des planètes à visiter, de l’action, du mystère et même une romance qui ne sera pas forcément du goût de tous, mais peu importe. Ou plutôt, si. Si j’ai choisi cet univers, c’est parce qu’il me permet de proposer des alternatives à nos façons de penser et de vivre que je trouve un peu trop étriquées. Et plutôt que d’envisager un futurs dystopique, j’opte pour un avenir où l’humanité aurait appris de ses erreurs. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne peut plus se planter, loin de là !

4 Tu travailles sur une saga intitulé "les oubliés de l'abbaye des dunes". Peux-tu nous en dire plus ?
Houla, ça c’est l’hydre de service. Un gros morceau avec un premier tome terminé, un second à remanier et le dernier opus complètement synopsisé… Pour le moment, ces fichiers sont en stand by : le pitch de cette histoire a traumatisé au moins trois éditeurs. Dès qu’on parle de paradoxes temporels et de dimensions parallèles, ils ont tendance à hyper-ventiler… J’en ai cependant touché un mot à un dernier qui ne trouve pas l’idée inintéressante… Bref, je me repencherai dessus quand, j’aurais un peu plus de temps devant moi et démontré que je peux écrire des histoires compliquées sans aller me planter dans le décor.


5 Quels sont tes autres projets littéraires ?
J’en ai pas mal, à commencer par un autre roman qui doit sortir au printemps, mais j’ignore si je peux déjà en parler, donc je vais m’abstenir. Après, j’ai un projet jeunesse en soumission éditoriales. Toujours en Sf, mais très light et se déroulant de nos jours. La SF et le Space Op gardent ma préférence, mais il est possible que le temps d’une novella je m’offre une petite excursion dans l’Urban Fantasy avec une histoire assez sombre. Pour le moment, je travaille sur un autre Space Opera qui se déroule un peu plus tôt que les Enfants du Passé et dans le même univers, avec cette fois-ci une fille à la barre.


dimanche 19 juin 2016

Imaginaire français

Les Américains n'hésitent pas à plonger le western, leur genre emblématique par excellence dans le fantastique pour donner le weird weestern. Curieusement le genre emblématique français, le cape et épée, n'a pas subit cette reconstruction fantasmatique. Un seul auteur s'est essayé avec succès au cape et épée fantastique, Pierre Pevel avec Wieldstadt et les Lames du Cardinal. Il n'a malheureusement ouvert la voie à aucun courant.

Dans un ordre d'idée je me demande toujours pourquoi nous n'avons pas un steampunk napoléonien. La période se prête bien à une reconstruction fantasmatique entre délires d'ingénieurs, sociétés secrètes, obsession pour l'Egypte.... Bref ça pourrait donner quelque chose de vraiment excellent.

Nous ne sommes plus capables de nous réapproprier notre littérature ou notre histoire à travers la littérature. Peut être que les litteratis ont fait plus de mal que de bien à notre culture en imposant leur choix de haute culture au dépend de la littérature populaire. 

lundi 23 mai 2016

Les espoirs de l'imaginaire : Elie Darco

1 Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Élie Darco. Née en 1980. Vis à Marseille. Grosse lectrice de littératures imaginaire et policière. Aime peindre presque autant qu’écrire.



2 Comment es-tu arrivée à l’écriture ?

Au risque de répondre quelque chose de très banal… je pourrais dire que j’ai commencé toute petite, à ne pas savoir me contenter d’une seule page pour mes rédactions ; que j’ai tâtonné entre prose et poésie aux alentours de l’adolescence, oui, je donne encore dans le cliché ; ou dire simplement que mon cheminement est celui d’une accro de la lecture, qui n’a pas toujours eu le budget qu’il fallait pour acquérir sa dose d’imaginaire et qui recourt depuis à ce palliatif : écrire ses propres histoires.



3 Ton compagnon Cyril Carau est aussi auteur. Est-ce qu’écrire un récit en collaboration avec lui est quelque chose que tu prévois dans un avenir proche ?

Le « quatre mains », c’est un jeu qu’on connaît, avec Cyril, on l’a pratiqué pour Masques de Femmes, un recueil de nouvelles fantastiques (éditions Le Calepin Jaune, puis Sombres Rets). Lorsqu’il s’agissait d’écrire une nouvelle « collégiale », une partie sous sa plume, une partie sous la mienne, la synergie était intéressante au niveau des idées, mais dans l’organisation du travail, c’était plus difficile à vivre, car on a des méthodes d’écriture différentes. Alors, quand tu me parles de récit en collaboration, je pense à un roman et je me dis que ce serait un sacré défi, que je ne me sens pas encore assez mûre pour ça. Il faudrait aussi que j’ajoute que j’aime bien être le seul démiurge de mon univers, alors je ferais du protectionnisme avec mes personnages, mes décors, jalouse de mes apports… Pour le moment, la question ne se pose pas trop, car on a, tous les deux, une liste de récits personnels en cours d’écriture assez importante…



4 Peux-tu nous parler d’Æsir ton projet de roman de dark fantasy ?

C’est mon premier récit d’importance achevé. Il compte beaucoup pour moi. Et si je l’ai mené jusqu’au point final, on peut effectivement parler de « projet » parce qu’il est toujours à la recherche d’un éditeur. (On m’a chuchoté que la fantasy c’est à la « mode », mais la dark moins…) De quoi ça parle ? De vengeance, de nécromancie, de manipulation, de trahison. C’est un récit d’aventures guerrières, bien sûr, mais aussi un huis-clos psychologique. Cela se déroule dans le même univers que la nouvelle Magie de Cœur, à paraître dans l’anthologie Sword and Sorcery que tu diriges pour les Éditions de l’Instant. Le même univers, mais pas dans la même contrée et à la même époque. Et parce que, comme dit plus haut, je suis une lectrice passionnée, je dois évoquer les grands auteurs qui m’ont influencée pour écrire cette histoire : Howard, Merritt, Moorcock, Martin, mais surtout Clark Ashton Smith.



5 Quels sont tes autres projets littéraires ?

Actuellement, je travaille sur l’Errant, un recueil de grosses nouvelles qui se répondent dans un univers mêlant space opera, aventure et un soupçon de romance. Les récits s’articulent autour d’un personnage récurrent qui parcourt les mondes de l’Union Humanoïde Interplanétaire pour recruter les compagnons nécessaires à sa quête secrète… Il a des références à la geste arthurienne dedans. L’arénaire du Deucalion, nouvelle parue dans l’anthologie La Cour des miracles (Prix mille saisons des éditions Le Grimoire), est une version courte de l’un des épisodes de l’Errant.

Et à plus long terme, et davantage orienté « illustration », j’ai le projet d’un abécédaire de mes petites chimères à l’aquarelle (visibles sur mon profil facebook).



jeudi 5 mai 2016

Nouvelles de fantasy

Je dirige en ce moment une anthologie de sword and sorcery pour les éditions de l'instant. Je viens de terminer de sélectionner les textes il y a quelques jours. Et je dois dire que cette sélection n'a pas été facile tant le niveau littéraire moyen de l'appel était bon. sur Dimension Ecologies Etrangères je n'avais pas eu autant de difficulté tant les bons textes surnageaient au milieu de la masse.
Et c'est là que l'on se rend compte que l'arrêt de Faéries en 2007 puis d'Asphodales un peu après, ont totalement déséquilibré le marché de la nouvelle de Fantasy. Là ou en SF, Galaxies, Bifrost et même Géante Rouge sont des revues régulières qui assurent l'existence d'une production régulière, la fantasy doit se contenter uniquement des anthologies. Résultat, l'anthologiste reçoit énormément de textes  dont beaucoup de bons.
La fantasy a besoin d'une revue régulière. Le lectorat de la fantasy est bien supérieur à celui de la SF. Et si une revue de SF comme Galaxies arrive à se maintenir, il n'y a aucun problème pour qu'une revue de fantasy ne puisse pas le faire. Bragelonne ne tient pas à se lancer dans l'aventure ( bon, ils sont également frileux pour les anthologies, la nouvelle ne se vend pas, paraît il. Il faudrait peut être la mettre en avant pour que les lecteurs se l'approprient). Mais il faut à tout prix qu'un éditeur relève le challenge. Il y a des perles qui perdent et des auteurs qui n'ont pas droit au coup de pouce qu'ils méritent.

mercredi 20 avril 2016

Interview d'Aramis Mousquetayre de Nouveau Monde

Je vous ai déjà dit ici tout le bien que je pensais de ce webzine. Il est temps de faire plus ample connaissance avec son rédacteur en chef, qui se cache sous le pseudonyme d'Aramis Mousquetayre.  Il a accepté de répondre à mes questions.


1. Comment t’est venue l’idée de créer Nouveau Monde ?
J’avais déjà fondé le webzine YmaginèreS en 2011, dédié aux différentes cultures de l’imaginaire dont la littérature SFFFH. Mais un an plus tard, la tentation de parcourir un peu plus les terres sauvages de cette dernière se fit plus grande. J’ai alors pris la décision de lancer la revue Nouveau Monde, consacrée à la publication d’auteurs talentueux mais malheureusement peu connus. Découvrir des auteurs fabuleux est jouissif et leur donner un petit coup de pouce, dans la mesure de mes maigres moyens, est bien le moins que je puisse faire. Le métier d’éditeur m’aurait bien plu, en fait ^^.

2. Le webzine a une ligne littéraire très pulp. Je le trouve finalement très proche de ce qui faisait le charme de Fleuve Noir Anticipation. Est-ce que cette collection mythique est une influence ?
Entre autres. C’est un mélange de souvenirs de lectures, de parties de jeux de rôle et de films d’aventure qui a façonné la revue telle qu’elle est aujourd’hui. Et aussi, évidemment, ses maquettistes, Sedenta Kernan, Vianney Carvalho et, surtout, Laurent Royer !

3. Quelles sont les prochaines évolutions de
Nouveau Monde ?
La périodicité de la revue va changer. On va passer de 3 ou 4 numéros par an à 1 ou 2. Pourquoi ? Parce que les projets se font trop nombreux et continuer comme auparavant ne sera bientôt plus possible sans perdre de la qualité et un peu de notre âme. Alors, nous allons lever le pied et prendre notre temps pour livrer aux lecteurs ce qu’ils attendent, un magazine ciselé et conçu pour eux par des passionnés désireux d’ouvrir au plus grand nombre les portes de leur univers.

4.
Outremonde a donné naissance aux éditions Sombres Rets, Mots et Légendes se transforme en éditeur numérique. Est-ce que la création d’une maison d’édition est un de tes prochains objectifs ?
Oh oui !!! Mais comme toujours, les problèmes se dressent contre nos rêves… Ce ne sera pas simple, pour un tas de raisons, l’une d’entre elles, la principale, étant une incompatibilité entre mon travail (alimentaire) et la revue. Il faudrait changer de législation ou alors quitter mon poste afin de pouvoir monter ma propre maison d’édition. Je réfléchis à une solution mais j’enrage, les règles dans ce pays vont vraiment parfois au-delà de la bouffonnerie…

5. Est ce que tu penses que le pulp est une niche insuffisamment développée dans l’édition professionnelle de l’imaginaire ?
Oui, assurément. D’ailleurs, des magazines tels que Weird Tales ou Amazing Stories manquent cruellement en France. C’est une grosse erreur de la part des éditeurs, ils oublient un créneau d’où sont issus quelques-uns des plus grands écrivains de SFFFH anglo-saxons…

6. Est ce que tu lis d’autres zines (papier ou numériques) ? Quels sont ceux que tu apprécies ?
Je lis Mots et Légendes, visuellement très attirant, Absinthe, Etherval., Bifrost, pour sa qualité et son ton décalé, et Présences d’esprits également.



7. En 2014 Solenne Pourbaix publiait un roman chez Rivière Blanche. Est-ce que d’autres auteurs habitués du zine vont passer au roman chez des éditeurs professionnels dans les mois qui viennent ? Tu as des scoops ? (:-)
Je suis surtout entouré de nouvellistes et Solenne n’est pas la moins talentueuse d’entre eux. Beaucoup ont publié des recueils de nouvelles ou des textes dans des anthologies. Côté romans, Frédéric Livyns a fait paraître chez le jeune éditeur Séma le premier tome des « Grisommes » à la fin de l’année dernière. Anthony Boulanger, en 2015 aussi, a publié le tome 1 de « La guerre des Arpenteurs » aux Editions Voy'el.


8. Après les romans à mille mains, as-tu d’autres projets pour continuer à développer ton travail de promotion de l’imaginaire sur internet ?
Des tas, trop certainement, soyons réalistes… Une maison d’édition et l’académie d’écriture sont mes principaux projets avec les romans à mille mains. Publier un artbook me tient à cœur également, l’univers de l’illustration SFFF est grandiose et fascinant !

Pour conclure, étant révolutionnaire dans l’âme, l’envie de bouleverser le monde de l’édition gronde en moi comme un volcan qui s’éveille. Il se pourrait que j’aie dans mon chapeau quelques cartes que personne n’a jamais pensé à jouer avant ! Mais ceci est une autre histoire, il faut encore que je l’écrive ! ;-)

dimanche 3 avril 2016

Romans courts

L'auteur américain James Patterson a eu la bonne idée de lancer avec son éditeur une collection de romans courts. Le but est d'essayer de reconquérir le marché des drugstores et autres points de vente alternatif en perte de vitesse depuis quelques années. La réflexion sur le roman court est déjà bien avancée. Les éditeurs new pulps comme Airship 27 ou Pro Se Production s'en sont fait une spécialité. Tor Books a lancé son label Tor.com consacré aux romans courts et longues novellas. Sans oublier qu'Amazon publie dans son principal label éditorial des romans également assez court.
En France on en est malheureusement pas là. En tout cas dans le domaine de l'imaginaire. Le Carnoplaste s'est fait une spécialité des fascicules, format oublié mais pas inintéressant. Ce sont des novellas qui sont publiés dans ce format. Je me demande d'ailleurs si ce type de format ne se vendrait pas bien en maison de la presse. Mais le marché des maisons de la presse est une citadelle imprenable  que seul quelques distributeurs, inféodés généralement aux grands groupes éditoriaux, fréquentent encore. Dommage.
Cette réflexion sur le roman court allié à des réseaux alternatifs de distribution, je la porte depuis quelques années. J'ai d'ailleurs proposé l'idée d'un label new pulp à la française à plusieurs éditeurs qui ont tous décliné l'offre ( et peu m'ont réellement répondu). Je crois à cette alternative. D'autant plus que ça désacralise le livre et permet à des post adolescents d'acheter des livres qui leur ressemble loin des regards bien pensants. Et surtout, on peut se prendre à rêver d'une collection passerelle qui rassemblerait vieux briscard et jeunots, un vrai pont entre les générations.

mercredi 30 mars 2016

Dégénéré et fier de l'être

Selon le Daily Telegraph(1), aucun adulte ayant une bonne estime de lui même ne devrait acheter de comics books ou aimer les films de super héros. La culture populaire ce sont les séries réalistes, le roman noir, bref tout ce qui est censé parler de la société, rien que de la société. La critique sociale est la seule chose qui devrait préoccuper l’adulte moderne. 
Sauf que la critique sociale c’est un peu le Munich de la culture. On fait, ad nauseam, le constat que la société est pourrie, que les violences sociales sont intolérables…. Mais on ne fait qu’un constat, en espérant que ceux à qui on s’adresse prennent la lutte. Mais surtout c’est un aveux de défaite de ceux qui pensent les néo-libéraux ont gagné et qui veulent montrer la société telle qu’elle est et non telle qu’elle devrait être. Et finalement tout ça, ça plait aux bobos. Et curieusement ceux qui veulent changer le monde ce sont les alternatifs et les geeks. Sachant que beaucoup d’alternatifs sont des amateurs d’imaginaire, et sont les premiers à apprécier la culture populaire, et même les super héros, on se dit que la réalité est un peu moins simple que ce que nous dit le Telegraph.
Les bobos oublient un peu facilement d’ailleurs que les violences culturelles alimentent les violences sociales aussi bien que les violences économiques et ils sont les premiers à les soutenir.
Bref, nous autres amateurs d’imaginaire, ou une partie d’entre nous, sommes des geeks. Geek, ce terme américain qui signifie abruti ou même dégénéré. Dégénéré comme dans culture dégénéré, cette fameuse expression dont les nazis abreuvaient les avants gardes. Bref le Telegraph nous considère sans vraiment le dire comme des dégénérés. Mais c’est notre drapeau, nous sommes des geeks, dégénérés pour une culture bourgeoise qui s’est drapée dans l’engagement politique pour se parer de toutes les vertus. 
Bref, « nous nous battons avec nos rêves », comme le disait si bien Michel Jeury. Faire rêver est devenu dans nos société européenne plus subversif que faire réfléchir ( puisque une majorité d’acteurs culturels veulent faire réfléchir). Mais, geek fait peur car comme le disait T.E Lawrence, « les rêveurs diurnes sont des hommes dangereux, car ils peuvent jouer leur rêve les yeux ouverts, pour le rendre possible. » 
Aujourd’hui la société considère que celui qui se bats à la poursuite de ses rêves est un adolescent attardé, l’adulte lui s’intéresse à des choses d’adultes, la violence, le sexe, et ramène tout à la politique. Plus le droit de s’émerveiller, de s’extasier, d’imaginer, de créer, de rêver évidemment. Le rêveur fait peur. Mais le rêveur est capable d’imaginer, de changer les choses si on lui en donne les moyens. Plus que le rêve c’est l’imagination qui est attaquée. Or Albert Einstein ne disait - il pas que « l’imagination est plus importante que le savoir » ?
Non, pour mériter l’estime de lui même l’adulte doit se connecter à cette imagination qui certes nous entraîne dans des univers qui n’existent pas, mais sans laquelle la vie de la pensée n’est pas possible, pour paraphraser Carl Sagan. Finalement les super héros, la fantasy, la SF,  nous connectent à un imaginaire qui nous permet de souffler pour avoir le recul nécessaire sur la société, pour nous donner le lâcher prise nécessaire à nos vies. Nous faire rêver pour nous permettre d’être des individus actifs capables d’autres choses que de se lamenter sur leurs malheurs.


(1) http://www.telegraph.co.uk/men/thinking-man/no-self-respecting-adult-should-buy-comics-or-watch-superhero-mo/?sf23243815=1

dimanche 13 mars 2016

L'écrit face à l'écran

Quelqu'un faisait remarquer sur le forum Elbakin que les séries TV aujourd'hui sont de plus en plus, des adaptations, des remake et peu de créations originales. Peut être que les créations originales sont ailleurs et que l'écriture sérielle se décline de manière plus littéraire. C'est ainsi que l'entreprise Serial Box propose des séries littéraires avec des épisodes à acheter sur leur site internet. Ces séries sont gérées comme des séries télé avec l'un des auteurs qui travaillent comme un showruner. Dans un ordre d'idée un peu différent Ed Greenwood a lancé une maison d'édition dédiée à la création d'univers partagés originaux. Et le mouvement new pulp a accouché de plusieurs anthologie consacrée à des héros récurent.
Il faut se souvenir qu'en Allemagne les séries à fascicules existent depuis très longtemps et les plus populaires d'entre elles se maintiennent en vie depuis les années 60.
En France on a vu il y a peu la création de série littéraire chez des éditeurs numériques comme Numérik Livres et surtout Walrus. Bragelonne s'est engouffrée dans la brèche dans sa collection Snark.
Et quand l'écrit et l'image se rejoignent. Il y a longtemps que dans la bande dessinée française ll existe des séries construite à la manière des séries TV. Et l'on ne parlera pas des comics indépendants américains puisqu'ils ont pas mal influencé l'écriture télévisuelle depuis les années 90.

Bref l'écrit est - il en train de triompher de l'image ? Et surtout quand la production télévisuelle voit sa diversité diminuer la créativité s'exprime dans d'autres média.

vendredi 11 mars 2016

Quand le fandom s'en mêle

Il semble qu'il y ait une tendance actuelle outre Atlantique, pour des acteurs du fandom de se lancer dans l'édition professionnelle ou semi professionnelle.
Ainsi le webzine d'information The Book Smuggler a commencé à publier des nouvelles en 2014. Et en 2016 il se lance dans la publication de novella et de roman en format électronique et en POD.
Le podcast Sword and Laser avait lancé en 2014 une campagne de financement participatif pour une anthologie. En 2015 ils se sont lancés dans un partenariat avec la plate forme d'édition Inkshares en vue de la création d'une collection. Trois titres ont été sélectionnés pour la première saison et sont désormais disponibles. La deuxième saison a vu la sélection de trois autres titres dont le premier a été publié.
C'est au tour du site d'information geek The Nerdist de se lancer dans un partenariat avec la plate forme Inkshares. Une collection a été créé. Deux titres ont été sélectionnés pour 2015. Et des appels ont été faits pour 2016. Le premier concerne le space opera.
En France il n'y a guère que Mots et Légendes pour basculer du fandom vers l'édition semi-pro. Ludovic Kaliom a, en effet, annoncé la publication de plusieurs novella en 2016, qui viennent s'ajouter au recueil d'Anthony Boulanger publié en 2015. Un appel à texte a été lancé pour une anthologie également.
On se rend compte qu'avec le numérique il est plus facile de lancer des projets. Et les structures du fandom en profite pour publier ce qu'ils aiment vraiment.

mercredi 9 mars 2016

Culture internationale

La culture de l'imaginaire est une culture internationale. Dans le monde aujourd'hui il y a deux cultures internationales : d'une part celle du développement culturel toxique, à savoir l'art contemporain et de l'autre la culture de l'imaginaire, la culture véhiculaire enrichie au terreau local. Un asiatique n'écrit par de la SF comme un Africain et encore moins comme un occidental. Aujourd'hui aux USA, les auteurs des minorités occupent une place de plus en plus importante, avec une littérature qui fait la part belle au métissage culturel. Internationalisation interne et externe, donc. Le coté international de la culture de l'imaginaire devient un universel véhiculaire avec des imaginaires qui se nourrissent les uns des autres. Nous vivons une époque passionnante.
Culture internationale et saine, l'imaginaire devient un langage, dont les universaux sont modifiés au gré des cultures. Une culture qui permet à des gens très différent de communiquer via des images et des univers qui arrivent à se comprendre. Il est dommage que le ministère de la culture ait choisi de défendre le contemporain toxique plutôt que l'imaginaire.
Même si il existe une résistance dans les milieux conservateurs ( on l'a vu aux USA avec les Puppies),  l'inclusivité et le métissage sont bien acceptés dans le milieu de l'imaginaire.

samedi 5 mars 2016

Imaginaire et minorités

Aujourd'hui aux USA et à une moindre mesure en Grande Bretagne, les minorités sont de plus en plus présentes dans les littératures de l'imaginaire. Cela a permis d'accroitre l'audience de ces littératures à un public qui ne s'y intéressait pas. Et en même temps les auteurs issus des minorités ont acquis une large audience et ont été plébiscité pour la qualité de leurs œuvres.
Qu'en est il en France ? Et bien on ne peut pas dire que la situation soit la même. Nous avons des auteurs comme Karim Beroukka, Corinne Guiteau ou encore Nabil Ouali. Mais on ne peut pas s'empêcher de penser qu'ils représentent une partie émergée d'un iceberg. Par exemple j'ai découvert il y a un peu plus d'un an Kwame Maherpa, un auteur français d'origine africaine qui écrit une excellente sword and sorcery influencée par les légendes d'Afriques occidentales. Des webzines comme Outremonde ou Mots et Légendes ont publié à l'occasion des auteurs issus de différentes minorités. Dans l'édition professionnelle, il n'y a pas de racisme seulement de la frilosité qui se ressent jusque dans les traductions. Si l'on a pas traduit Saladin Ahmed, c'est peut être parce que l'on a peut peur qu'un auteur musulman ne se vende pas assez. On a été assez frileux avec Nnedi Okorafor. On a traduit seulement la première trilogie de N.K Jemisin. L'on peut saluer la démarche des Editions de l'Instant qui pour leur lancement vont publier un roman Sofia Samatar et un recueil de Nnedi Okorafor. Il est bon que des gens brise la frontière invisible et ose. Parce que les textes sont de qualité tout simplement.

jeudi 25 février 2016

Le monopole du pulp

Les Puppies, ce groupe d'auteurs ultra conservateurs américains, sont un réservoir presque inépuisable de réflexion.
Ils défendent la SF pulp. Au moins sur le papier parce que dans les faits, ce n'est pas aussi clair. Par exemple, un de leur supporter, P. Alexander, s'estime déçu par la sélection des Puppies pour le Hugo. La réalité c'est que les Puppies n'ont pas le monopole du pulp et bien heureusement. Il existe aux USA, un mouvement New Pulp, avec notamment deux maisons d'édition très dynamiques, Airship 27 et Pro Se Production. Il semble que les puppies n'en ont jamais entendu parler. Mais pourtant, parmi les productions de ces maisons d'édition, il y a de la SF et de la fantasy.
Dans le même ordre d'idée, dans le milieu du jdr, il existe un courant appelé Old School Renaissance. Ils ont une vision bien particulière du old school qui mêle pulp et influence de la SF néoclassique dans années 70 ainsi que des comics de Heavy Metal ( le magazine américain influencé par Métal Hurlant). Ce courant a des velléités littéraires et a notamment entre autre chose donné naissance à un magazine qui mélange nouvelles, actualité du monde ludique et même un jeu de plateau en kit dans chaque numéro, Ares Magazine.
Cela prouve que les Puppies n'ont pas le monopole de la SF old school.
Mais en écrive - t - ils ? On ne peut pas nier que Larry Correia a des influences fortement pulp. Mais la majorité des auteurs du mouvement font plutôt de la SF militaire. Et c'est très loin du pulp tel qu'il est envisagé par les auteurs du New Pulp, ou les rolistes de l'OSR. Finalement on trouve du old school et même des influences fortement pulp chez des auteurs que les Puppies combattent.
Yoon Ha Lee par exemple est fortement influencé par Leigh Brackett. Elle mêle l'influence de cette grande dame des pulps à celle de CJ Cherryh pour construire un univers extrêmement personnel. Nnedi Okorafor a publié fin 2015 une novella de SF old school saupoudré d'afro-futurisme, Binti.
Bref les Puppies ont réellement un agenda politique et leur prose est - en tout pour la majorité d'entre eux - loin de la  vision pulpy qu'ils défendent publiquement.
Si bien que certains de leurs supporters, lancent des initiatives pour justement défendre cette fameuse vision pulp. P. Alexander, déjà cité, créée sa propre revue, Cirsova, pour publier de la sword and sorcery, du sword and planet et la science fantasy old school. Et s'il le fait, c'est parce qu'il a été très déçu par les textes mis en avant par les Puppies lors du Hugo.
Dans le meilleur des mondes possibles les old schooleux de toutes opinions se donneraient la main pour défendre leur vision. Mais il y a encore du chemin à faire.

mercredi 20 janvier 2016

La tentation du conceptuel

L'on dit souvent que la SF est une littérature d'idées. C'est particulièrement vrai de la hard science qui souvent prend une idée scientifique et développe le récit voir l'univers autour. Mais l'anticipation socio politique joue évidemment sur un registre comparable en parlant d'un élément dysfonctionnel de notre présent et en l'exagérant dans un but d'avertissement.
La SF est par sa manipulation des idées une littérature spéculative. Mais la frontière est ténue entre spéculatif et conceptuel. Bien souvent l'idée est le moteur du texte et n'est que cela. Il y a une volonté discursive, l'idée est au service d'une vision du monde. Et l'on passe ainsi dans le conceptuel.
Or la SF n'est pas seulement une littérature d'idée mais aussi une littérature d'images et une littérature d'univers. Les idées lorsqu'elles sont présentes doivent constituer un continuum au service d'un univers, ce qui n'empêche pas évidemment la présence d'une idéologie politique ou d'une thèse. Mais le figuratif ne doit pas être au service du thématique. Les auteurs féministes de la SF américaine des années 70 développaient une vision du monde, mais en même temps elles racontaient de bonnes histoires. Car l'idéologie n'était pas une fin en soi, mais elle était au service du récit.
Car la SF est aussi une littérature philosophique, anthropologique et mythologique. Dans le fandom c'est curieusement ce que certains reproche à la fantasy, d'être trop anthropologique et mythologique et pas assez spéculative. Les idées ne sont pas une fin en soit. La SF c'est quand même un merveilleux coffre à jouet et on aurait tort de s'en priver.