vendredi 30 septembre 2016

Zones blanches

Les éditeurs en parlent. Les littératures de l'imaginaire se vendent mal. Et d'aucun de blâmer la surproduction. Mais en fait il faudrait parler plutôt de sous consommation.
Et ce pour une bonne raison l'imaginaire est absent d'une bonne partie du territoire français. Les zones rurales et les petites villes arrivent en tête. Dans bonne nombre de petites villes la situation s'est même dégradée. En effet au début des années 90, on trouvait dans les maisons de la presse des collections de poche (Fleuve Noir Anticipation, J'ai Lu SF, Pocket SF). Aujourd'hui les maisons de la presse de ces territoires ont abandonné le poche.
Mais je sais que bon nombre de villes moyennes ne sont pas non plus dans des situations enviables. Dans certaines il n'y a bien souvent que des librairies de deuxième niveau bien plus intéressée par la blanche que par les littératures de genre. Et l'imaginaire quand il existe est plus souvent à chercher dans les Espaces Culturels Leclerc avec une offre réduite d'où les petits éditeurs seront souvent absents.
Il nous faut trouver des solutions reconquérir ou conquérir ces territoires.

samedi 24 septembre 2016

Vers une régionalisation du fandom

Le gros problème du fandom français c'est sa centralisation. Chez nos voisins européens il existe en parallèle du fandom national, des fandoms régionaux ou locaux qui entretiennent un dialogue fructueux avec le fandom national.
Mais depuis quelques années il semble y avoir un frémissement.
En Auvergne l'association Gandahar organise les Aventuriales et publie la revue homonyme.
En Limousin, la revue Léberon s'est spécialisée dans la publication d'auteurs d'imaginaire locaux.
Dans l'agglomération lyonnaise, des groupes comme la GANG ou les Lyonnes de la SF, ont fait beaucoup pour défendre les genres de l'imaginaire. Et aujourd'hui de nombreuses manifestations sont organisées.
En Bretagne, le centre de l'imaginaire Arthurien fait beaucoup pour la fantasy.

Des initiatives encore un peu timide mais qui semble aller dans le sens d'une régionalisation nécessaire. Il y en a sans doute d'autres. Mais ce n'est clairement que début.

mardi 20 septembre 2016

Les erreurs du Fleuve Noir

Dans les années 80 la collection Anticipation a connu son apogée qui a précédé de peu son chant du cygne avant de s'éteindre en 1996 après un long déclin.
Ce déclin aurait largement pu être évité si la collection avait pris un tour plus moderne. Déjà rompre avec le sacro saint formatage des 180 000 - 200 000 signes.
Mais c'est surtout de diversité qu'avait besoin la collection. Il fallait publier des auteurs féminins. Il y en avait dans le fandom qui publiaient dans les fanzines et prozines de l'époque ( Elisabeth Campos, Micky Papoz, Chantal Delessert pour n'en citer que quelques unes. La revue belge Phénix publiait pas mal d'auteurs féminins à l'époque). Même après l'arrivée de Nicole Hibert à la tête de la collection il n'y en a pas eu beaucoup.
Il fallait aussi publier des auteurs plus rock'n roll qui amenait dans la littérature de science fiction un esprit proche de celui de Metal Hurlant en BD. Ils ont bien publié Brussolo et Wagner mais ça fait peu. Je ne m'explique pas d'ailleurs qu'il n'y ait pas eu de pont entre les deux. Absence d'auteurs ou rejet des éditeurs par rapport à des textes plus violents, plus crus et plus weirds ?
Peut être fallait - il laisser tomber les transfuges du polar et de l'espionnage qui étaient souvent les plumes les plus médiocres de la collection.

Anticipation avait inclus des auteurs de fantasy à partir de 1981 (le premier titre relevant du genre était Tamkan le paladin de Gabriel Jan). Mais avec le développement du jeu de rôle, la créativité  se développait en matière de fantasy. Pour avoir bien connu le milieu du jdr au début des années 90, il s'agissait d'un vivier potentiel d'auteurs. Il aurait fallu à partir de 85 ou 86 créer une collection de fantasy bien séparée d'Anticipation en considérant le public rôliste comme l'une des cibles.

Bref il fallait élargir son audience à de nouveaux publics en jouant les cartes du dialogue et de la diversité. Pour avoir raté le coche le Fleuve Noir a malheureusement payé les pots cassé. L'évolution débuté à partir de 1997 avec la collection Science Fiction est arrivée bien trop tard.