mardi 7 novembre 2017

Le schisme de 2008

Aux états généraux des littératures de l'imaginaire on s'est rendu compte qu'entre 2008 et 2009 il y avait eu une baisse des ventes assez importantes, ventes qui n'ont jamais augmentées depuis.

Que s'est il donc passé en 2008 ?
D'une part il y a eu la crise économique qui impacté les achats de livres. Mais curieusement cette baisse est nettement moins importante sur les autres littératures. L'imaginaire est beaucoup plus touché.
2008 c'est aussi l'année où la bit lit a débarqué chez Milady. Bien vite J'ai Lu et Eclipse ont emboîté le pas avec leurs propres collections. Le but était de créer un cheval de Troie pour amener le public féminin aux littératures de l'imaginaire. Sauf que ce plan n'a pas fonctionné.
D'une part des lectrices ( et lecteurs) de fantasy urbaine sont passé à la VO parce que les séries qui les intéressaient n'étaient pas traduites (source plusieurs intervenantes sur le forum Bragelonne qui ont largement exprimé leur ras le bol de la bit lit et leur choix de lire les séries intéressantes en VO) . D'autre part la bit lit a plus conduit les lectrices vers la romance que vers la SF ou fantasy traditionnelle. Dans l'étiquette bit lit, ce sont les ouvrages plutôt orientés paranormal romance qui fonctionnent le mieux, ceux qui sont plutôt fantasy urbaine se vendent moins.
La bit lit est devenue très invasive et l'on a publié moins de titre de SF et même la fantasy est devenue  légèrement moins importante. Donc que des lecteurs se soient moins retrouvés dans la production de certains éditeurs, on peut le comprendre. D'autant plus qu'ils ne connaissent pas forcément la production des petits éditeurs car beaucoup de lecteurs ne se documentent pas sur le net et se contentent de la production qu'ils voient en librairie.
Nous autres petits éditeurs devons être plus offensifs. Il faut sans doute se regrouper, monter des collectifs pour crier plus fort.

Avec la bit lit on s'est coupé du public masculin jeune. Chez les moins de 25 ans, le lectorat féminin est majoritaire. Pourtant les jeux vidéo média qui utilisent largement l'imagerie de la SF et de la fantasy sont largement pratiqué par de jeunes garçons. Ne pas avoir voulu créer un lectorat unisexe est une erreur. Cela n'empêchait pas à côté de publier des œuvres plutôt orientées filles ou garçons d'ailleurs. Mais il fallait mettre l'accent sur une littérature pouvant être lue aussi bien par des filles que par des garçons. Ce qui n'a pas été fait.

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