mercredi 29 novembre 2017

Redevenir un mauvais genre

La SF et la fantasy sont elles encore des mauvais genres ? La question peut surprendre. On serait tenté de répondre oui. Mais à l'instar du polar les littératures de l'imaginaire sont de moins en moins sulfureuses. Aujourd'hui certains éditeurs parlent de se rapprocher de la blanche. Les seuls médias qui s'intéressent à nous sont France Culture, Télérama ou les les Inrockuptibles. Comme culture de la résistance face à l'oligarchie, on fait mieux.
Oui une partie de la SF est encore contestatrice ou s'adresse encore à un public populaire. Oui la fantasy sous prétexte d'explorer des sociétés imaginaires fait dans l'expérimentation anthropologique et peut décrire des mondes avec des valeurs sociales radicalement différentes des nôtres. Donc oui, nous avons encore cette fibre de contestation. Mais à force de vouloir nous légitimer nous pouvons la perdre.
Oui une partie de la SF essaie de se rapprocher de la blanche. Oui, on a préféré le grand format au poche lésant le lectorat populaire qui cherche des livres peu chers.
Donc quelque part nous sommes en train de perdre ce côté mauvais genre. Nous vendons en librairie, par contre nous avons abandonné le marché des maisons de la presse et nous n'avons plus aucune distribution alternative. Aujourd'hui ce sont les classes moyennes et moyennes supérieures qui s'y intéresse.
Pour que le lectorat prolétarien y revienne il faut retrouver une aura sulfureuse. Cette aura qu'avait les romans du Fleuve Noir. Retrouver un côté hyper populaire pour avoir un socle de lectorat. Et puis des romans qui plaisent aussi bien à l'ouvrier qu'au cadre ça permet de rapprocher les gens malgré leurs divergences sociales et politiques. Et ça c'est bien.

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